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L'URBANISTE QUI TENTE L'URBANISME DURABLE

le 03-09-2008 07:39

LES INTERCOMMUNALITES ET L'URBANISME (in L'URBAIN)

Dominique Musslin est vice-président de la Société française des urbanistes (SFU) et membre de l’Union régionale des associations d’urbanistes. Pour lui, il n’y aura point de gestion efficace des questions d’urbanisme sans un transfert à moyen terme des décisions à l’échelle intercommunale.

Propos recueillis par Béatrice Mathiot

 

L’Urbain : Vous dites que le contexte réglementaire actuel de l’urbanisme ne vous satisfait pas…

Dominique Musslin : Le système actuel repose sur 36 000 communes, toujours les mêmes depuis leur création, peu après la Révolution française. Une rupture est intervenue à travers la loi Chevènement de 1999 qui donne la possibilité de créer des systèmes plus larges : les communautés, financées par la taxe professionnelle.

C’est un acquis positif, mais ce qui pose problème, aujourd’hui, c’est l’effet millefeuilles. Unité de base de la communauté, la commune élabore son plan local d’urbanisme (PLU), gère les politiques foncières et les droits de préemption. Le maire continue à signer les permis de construire. La communauté, pour sa part - de communes ou d’agglomération - fabrique de nouveaux “machins” : des programmes locaux de l’habitat (PLH), des plans de déplacements urbains (PDU), bientôt probablement des plans climat, des schémas d’urbanisme commerciaux, etc.

Troisième strate, on établit des Scot (schéma de cohérence territoriale), à l’échelle - plus large - de l’aire urbaine. L’imbroglio commence là, avec des Scot qui rassemblent des intercommunalités et qui donnent des orientations pour des PLU gérés par… les villes. Dans la même veine, les SRADT (schéma régional d’aménagement et de développement du territoire) sont censés être coordonnés avec les Scot. “Censés”. Quand vous lisez celui de Paca, vous vous demandez où est la partie “propositions” et où est la partie “contraintes”. Les directives territoriales d’aménagement (DTA) qui ont pour vocation de donner du sens à tout cela cherchent surtout à ne choquer personne.

Nouvelles couches du mille-feuilles : les syndicats mixtes qui interviennent en matière de feux de forêts, d’hydrauliques, d’équipements… Pour ce qui est des transports, par exemple, les PDU prennent en considération les voitures et les bus, mais ils n’intègrent pas les transports ferroviaires régionaux ou les lignes de cars départementaux.

Dans le cas des établissements fonciers, autre exemple, énième strate, les collectivités locales qui ont les compétences en matière d’urbanisme ne peuvent être que demandeuses, et non pas donneurs d’ordre. On peut encore pointer des dizaines de couches. C’est un enchevêtrement, une usine à gaz.

 

L’Urbain : Quelles sont les pistes de réforme que vous préconisez ?

Dominique Musslin : Aujourd’hui, quand vous faites de l’urbanisme au niveau local, vous passez 80 % de votre temps à coordonner les informations émanant de la dizaine d’organismes qui gèrent les politiques d’urbanisme. L’émiettement des choses les rend globalement inefficaces. Il faut simplifier tout cela en prenant comme “brique de base” de la construction de l’urbanisme, la communauté (de communes ou d’agglomération). Dotée d’une logique territoriale forte, la communauté doit être considérée comme l’outil majeur de la décentralisation. Au-delà de la question fiscale, toutes les compétences en matière d’espace et d’aménagement doivent lui être confiées.

Il faut par ailleurs un seul “document-mère”, qu’on pourrait appeler “plan communautaire d’urbanisme”, les autres plans et schémas en devenant de simples volets. Tous les droits de préemption devraient passer sous la responsabilité de l’intercommunalité, ainsi dotée de véritables moyens d’actions, de leviers puissants.

L’émiettement a donné le pouvoir aux techniciens, la gestion communautaire de l’urbanisme le rendrait aux élus qui ont, pour la plupart, heureusement, pris conscience de l’ampleur des enjeux : la consommation de l’espace et la mobilité. Sur le premier point, il faut arrêter les vœux pieux et se fixer des objectifs quantifiés. Quand l’ensemble des activités humaines suit une courbe ascendante en matière d’occupation du sol, les 40 Scot de la façade méditerranéenne continuent de s’appuyer sur des préconisations très souples, de l’ordre de 20 logements à l’hectare. Le constat est le même en ce qui concerne les déplacements. En matière ferroviaire, la mobilité régionale s’est réduite depuis l’arrivée du TGV : on continue à construire des logements qui ne peuvent être desservis que par l’automobile…

Tous les objectifs que l’on se fixe adoptent un rythme d’évolution lent alors que nous n’avons plus de temps. Aujourd’hui, un changement de registre et de culture s’impose. Il est plus que raisonnable à l’heure actuelle d’avoir de grandes ambitions sur les infrastructures, notamment les réseaux ferroviaires TER en développant les transferts modaux. Les implantations logistiques telles qu’on les réalise encore en ce moment, à proximité des autoroutes et sans aucun accès aux voies ferrées, sont condamnées à se transformer en friches en moins de dix ans.

 

L’Urbain : Dans le contexte actuel de désengagement financier de l’État et de réduction budgétaire généralisée, les arbitrages ne seront pas favorables aux grands travaux d’infrastructures… Comment voyez-vous évoluer les choses ?

Dominique Musslin : Quand la SNCF se repositionne en rachetant Geodis, c’est un signe de l’intérêt des gros acteurs économiques du secteur des transports pour le fret ferroviaire. Aujourd’hui, on n’est plus à l’ère de la volonté, mais déjà à celle de la nécessité. La pression économique est imparable : très bientôt, on aura tout intérêt à se pencher réellement sur les problèmes. Et on trouvera les solutions. Si le Grenelle de l’environnement se contente d’ajouter trois nouvelles couches au mille-feuilles, comme les plans climats, c’est inutile. Aujourd’hui, le problème est facilement identifiable : le pouvoir local est sous tutelle de l’administration, y compris territoriale. Le blocage ne vient pas des élus mais du système administratif qui fonctionne de façon trop personnalisée. On n’est même plus dans une logique bureaucratique.

Les maires ne possèdent la gestion locale de l’urbanisme qu’en apparence seulement. Ils sont sous l’emprise totale du technique. Un maire qui voudrait imposer 30 % de logements sociaux à un promoteur se retrouverait en porte-à-faux avec le PLH et donc dans l’illégalité. L’initiative politique est asphyxiée. Le développement durable peut être l’occasion d’une remise à plat.

Pour autant, la faiblesse n’est pas, à mon sens, purement réglementaire ou législative. Il s’agit plutôt d’un problème d’affichage. En Paca, on est encore réticent à annoncer de grosses densités de logements. Pourtant, les mœurs ont évolué : vivre à la campagne, c’était bien au siècle dernier… Les promoteurs ont fini par intégrer, par exemple, la notion de chrono-urbanisme, qui met en lumière la prééminence du temps de déplacement sur le coût. Quant à nous, urbanistes, il faut aussi que nous sachions balayer devant notre porte, en sacrifiant à la simplification. Trouver de façon urgente un langage commun et compréhensible par les collectivités territoriales, par exemple. Notre rôle doit être pédagogique et positif. Bien loin du catastrophisme, il faut considérer que le développement durable est une chance pour l’urbanisme.

 


 
 
le 02-09-2008 08:41

LA PREMIERE ECO-VILLE DU MONDE EST CHINOISE: DONGTAN

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dongtan

 

DONGTAN 4

 

 

 

 

 

DONGTAN 5

 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. tt  le 02-10-2008 à 03:57:16  (site)

ce n'et pas une ville chinoise, une ville coréenne. de plus wikipédia n'est pas du tout,,,, c'est térrible,

2. musslin  le 06-10-2008 à 07:27:27

Dongtan (en caractères simples : 东滩 ; en caractères traditionnels : 東灘 ; en pinyin : Dōngtān) est un projet de ville écologique qui doit voir le jour pour l'Exposition universelle de Shanghai en 2010. Dongtan sera situé sur l'île de Chongming, à l'embouchure du Yangzi Jiang au nord de Shanghai. Construite sur 86 km², la ville comptera initialement entre 50 000 et 80 000 habitants. Il est prévu que 500 000 personnes s'y soient installées en 2050.

Confrontée à des pénuries d'énergie et à des problèmes de pollutions récurrents, la Chine testera avec Dongtan la construction d'une éco-ville, conçue en tant que telle dès le départ. Cette méthode permet de mettre en place, grandeur nature, toutes les dernières innovations techniques et urbanistiques, en termes de production d'énergie verte, d'isolation, de circulations douces notamment.

3. Christophe BILIC  le 20-11-2008 à 13:02:45

La première éco-ville du monde est également implantée sur une ile et tournée vers la mer.
Des leçons à en tirer ?

 
 
 
le 02-09-2008 07:11

LE COVOITURAGE SE TAILLE UNE PLACE SUR LES ROUTES DE FRANCE

SOS

 

 

Publié le 25/08/2008 par EmmanuelMARQUET

«C’est bien simple, même quand le pétrole baisse à nouveau, comme ces dernières semaines, la fréquentation de notre site augmente.» Frédéric Mazzella, PDG de Comuto, qui édite le site Covoiturage.fr, en est convaincu : le boom du partage de voiture est une tendance de fond, que la flambée des carburants n’a fait qu’amplifier cet été. Il annonce 700 nouveaux inscrits par jour sur son site ces temps-ci, contre 300 en janvier. Son concurrent, 123envoiture.com, affiche 30 % d’inscrits en plus depuis le début de l’année.

Décollage. Alors que le concept est né dans les années 70, la France s’est lancée assez tard dans le covoiturage, comme le souligne une étude du Certu (1) qui fait remonter à 2000 le début de l’engouement et à 2005-2006 le vrai décollage. «Trois facteurs sont venus s’additionner, explique Thomas Herlin, qui a fondé il y a onze ans Covoiturage.com. Le prix du pétrole bien sûr, mais aussi le développement de l’Internet haut débit et la prise de conscience écologique.»

Celle-ci est l’un des arguments de promotion du covoiturage. Evidemment, c’est toujours une voiture qui roule mais «il permet de réduire le nombre de véhicules circulant sur les voies publiques, il en augmente le taux d’occupation (aujourd’hui inférieur à 1,3 en ville) et contribue ainsi à une réduction de l’émission des gaz à effet de serre», précise le Certu. Faute d’étude précise, les professionnels du secteur estiment, un peu à la louche, que 500 000 à 600 000 Français le pratiquent, au moins occasionnellement. Si la majorité d’entre eux a moins de 35 ans, «le profil est en train de s’élargir, au-delà du trajet ponctuel longue distance, typiquement étudiant», constate Thomas Herlin. Résultat, les principaux sites préparent des versions plus «professionnelles» pour la rentrée, plus proche du site de voyage que du forum de discussions.

Car il n’y aura sans doute pas de place pour tout le monde sur ce marché : le Certu a comptabilisé plus de 70 sites l’an dernier, mais pour Olivier Kuhn, d’123envoiture, qui revendique la plus large base d’abonnés, «c’est un peu comme pour les services de renseignement en 118, seuls trois ou quatre vont vraiment émerger». Et la différence se fera surtout sur la taille de la base de données, d’où une bataille de chiffres entre les principaux opérateurs.

Vitrine. Car cette base est aussi une vitrine qu’ils ont intérêt à soigner : si le service de mise en relation grand public, la plupart du temps gratuit, rapporte peu (via la publicité sur les sites), cette base d’abonnés est un produit d’appel pour vendre des services de covoiturages ciblés aux entreprises et aux collectivités. Car l’avenir est aussi au ciblage de plus en plus précis des usagers (par entreprise, collectivité, campus…)

En se développant, le covoiturage quitte peu à peu ses origines alternatives pour devenir une offre de service encadrée. Frédéric Mazzella résume : «Notre ennemi numéro 1, c’est l’autostop. C’est anonyme, on ne sait pas sur qui on tombe. Et c’est gratuit.»

(1) Le Covoiturage en France et en Europe, Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (Certu), octobre 2007.
GUILLAUME LAUNAY
QUOTIDIEN : lundi 25 août 2008

 


 
 
le 01-09-2008 09:20

in URBAPRESS: VILLE DURABLE, REORIENTER LE PROGRAMME EUROPEEN JESSICA

Le séminaire franco-allemand de Paris Marne la Vallée organisé par la SFU (Société française des urbanistes) et la DASL (urbanistes allemands) qui s'est déroulé le 13 juin sur "les outils et le financement de la ville durable" venait préciser les défis urbains de la Présidence française de l'Union européenne.

 

L'occasion pour les intervenants de s'interroger sur l'adoption et la diffusion de la Charte de Leipzig: permettra-t-elle de changer progressivement la donne en matère de définition et d'application d'un développement durable intégré? Quoi qu'il en soit, la constitution d'un référentiel européen commun de la ville durable ne devra pas avoir "de vocation normative" ont estimé les intervenants, qui émettent également l'idée de promotoion d'un label de "Capitale européenne du développement durable". 

 

Le séminaire a également mis en lumière le programme européen JESSICA porté par la banque européenne d'investissements. Il vise , à l'échelle des 27 pays membres de l'UE à soutenir les projets à la rentabilité moyenne, c'est à dire qui ne rapportent pas assez pour attirer des investisseurs privés, mais qui ne peuvent pas uniquelent être portés par des investisseurs publics...Proposition émise lors du séminaire: le programme qui cible prirotairement les opérations de rénovation urbaine, pourrait aussi contribuer au développement des éco-quartiers ou des infrastructures écologiques dans le cadre de projets de développement urbain durables.

 

 


 
 
le 31-08-2008 08:59

LES QUATRE VILLES (F. Ascher, avril 2008, les nouveaux compromis urbains)

 

 

 

 

 

 

"En simplifiant à l'extrême, on peut distinguer, au sein des métapoles, quatre grands types de villes et de modes de vie qui vont plus ou moins avec.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une partie de la population aime la ville, a un usage intensif de ses équipements, et est prête à sacrifier pour cela de la surface habitable privative. Il s'agit surtout de couches moyennes hautement qualifiées, de jeunes, et de seniors à fort capital culturel. Ces groupes sont en expansion et rendent très actif le marché immobilier des villes centres. Ils représentent de l'ordre de 40% de la population. 

 

Une deuxième partie de la population aime beaucoup moins la ville, mais en a néanmoins besoin. Elle se localise donc à sa périphérie dans de l'habitat individuel, avec autant que possible un jardin privé. Il s'agit surtout de ménages avec enfants, appartenant aux couches sociales modestes et moyennes.  Ces suburbains se déplacent beaucoup tangentiellement par rapport à l'agglomération, notamment pour se rendre à leur travail ou dans les centres commerciaux. Ils fréquentent moins les équipements métapolitains mais ont besoin de pouvoir accéder périodiquement facilement au centre. Ces suburbains représentent à peu près 40% de la population.

 

Une troisième partie de la population a choisi de vivre à la campagne tout en profitant du cadre métapolitain. Ces "rurbains" se déplacent donc beaucoup. Ils sont généralement multimotorisés. Ils sont en même temps porteurs d'un imaginaire anti-ville. Beaucoup de gens partagent ce rêve, mais le nombre de ceux qui passent à l'acte est plus faible, car c'est un mode de vie très cher. On peut considérer que cela concerne quelque 10% de la population.

 

Enfin, une quatrième partie de la population est véritablement assignée à résidence dans les grands ensembles d'habitat social. Bon nombre de leurs habitants vivent quasiment reclus dans ces quartiers, bien qu'ils soient généralement sous-équipés. Ils fréquentent peu le centre de la ville et ont des difficultés pour se déplacer et accéder au marché de l'emploi. Ces quartiers accueillent à peu près 10% de la population. "

 


Commentaires

 

1. Covoiturage  le 04-09-2010 à 18:49:05  (site)

Pas de secret pour un covoiturage réussi, allez sur http://pouce-pouce.com

 
 
 
 

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