La crise du logement, aujourd'hui amplifiée par la situation économique et financière, est en réalité triple : crise structurelle, crise du pouvoir d'achat et crise du "vivre ensemble". Selon Thierry Debrand, économiste et responsable associatif, le budget "logement" pour 2010 est symptomatique d'un désengagement de l'Etat de la politique du logement, alors que l'urgence sociale se fait sentir.
Depuis près de deux ans, le Gouvernement cherche à transformer le mode de gouvernement et d’aménagement de l’Ile-de-France.
Dans un premier temps, le volet institutionnel a été privilégié. Nicolas Sarkozy avait évoqué, en juin 2007 l’hypothèse d’une communauté d’agglomération pour le Grand Paris. Début 2009, le Comité Balladur a proposé une collectivité à statut particulier .
Aujourd’hui, c’est par le biais d’une infrastructure, un métro automatique, que la question est abordée.
Ce projet, préparé dans des conditions extrêmement confuses, vise la création d’un métro automatique en forme de « double boucle ».
Dans ce texte, sa réalisation, ainsi que l’aménagement des quartiers environnant les futures stations, sont placés sous la responsabilité d’une nouvelle entité publique, la Société du Grand Paris, majoritairement contrôlée par l’Etat ...
Mais plus profondément, ce projet est critiquable parce qu’il transforme une idée simple et généreuse (des investissements massifs dans les transports collectifs, notamment pour des liaisons de rocade en banlieue) en un projet technocratique et potentiellement dangereux pour la région parisienne.
En effet, ce projet :
- remet en cause frontalement les principes de la décentralisation, et plus largement l’idée même de démocratie locale ;
-
décrit de manière confuse la complémentarité de ce nouveau métro avec
le réseau existant et les investissements prévus par les collectivités
locales ;
- vise au développement de quelques pôles stratégiques
de la Région parisienne, sans que la cohérence avec un projet
d’aménagement global de l’Ile-de-France n’apparaisse nettement. Tout se
passe comme si l’Etat se réservait, par ce projet de loi, le rôle
d’accroître la compétitivité de la Région, tout en laissant à la Région
la charge d’assurer la cohésion sociale.
Le think tank Terra Nova, proche du PS, a qualifié d'"acte 1 de la recentralisation" la réforme territoriale lancée par le gouvernement, dans un dossier publié le 9 janvier 2010 par Libération.
La présentant comme « une rupture fondamentale », Terra Nova affirme que c’est « la première réforme d’inspiration recentralisatrice », alors que la gauche, à partir de 1981, « a initié un vaste mouvement de décentralisation ».
Pour Terra Nova, Nicolas Sarkozy « rompt le consensus national » autour de la décentralisation en établissant un diagnostic : trop d’élus locaux, trop cher, trop d’échelons de décision. Ce diagnostic est contestable, poursuit Terra Nova qui relève que l’immense majorité des 525.000 élus locaux en France sont bénévoles et que le coût de la fonction politique locale s’élève à 0,01% des dépenses locales.
La fondation considère aussi que la création du conseiller territorial qui siègera à la fois au département et à la région, mesure la plus spectaculaire de la réforme, « ne fait guère de sens », les deux collectivités ayant des rôles différents. Pour elle, la réforme se perd ainsi « entre électoralisme et recentralisation ».
Terra Nova propose en revanche un certain nombre de réformes. Parmi celles-ci figure la transformation des intercommunalités en collectivités territoriales de proximité de droit commun. Elle envisage aussi la création de métropoles, le rapprochement entre départements et grandes communautés, et la clarification des compétences.
La fondation réexprime également ses critiques contre le Grand Paris, estimant qu’il « marque le retour des jacobins ».
Absente de la rapide déclaration adoptée à Copenhague au mois de décembre, les collectivités territoriales reprendront leur lobbying en 2O1O. Après que les pays industrialisés se seront positionnés sur leur réduction d'émission de CO2.
Copenhague n’est pas la défaite des collectivités. Selon le négociateur en chef des Cités et gouvernements locaux unis (CGLU), qui représente les maires et autorités locales de 136 pays, Ronan Dantec [vice-président de Nantes Métropoles, ndlr], la nature du texte adopté à Copenhague explique pourquoi il est logique que les collectivités ne soient pas mentionnées.
Les maires et représentants des régions au sein de la CGLU ont toutefois exprimé leurs inquiétudes après la réunion de Copenhague. L’absence d’objectifs juridiquement contraignant et de la reconnaissance du rôle des sphères locales et régionales créent, selon eux, des obstacles pour atteindre les objectifs de réduction d’émission.
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