La question posée par l’école
" territorialiste italienne":
Conférence donnée à l’assemblée nationale à Paris le 25 septembre 2008 dans le cadre du colloque sur LE METIER D’URBANISTE organisé par l’Office Professionnel de Qualification des Urbanistes
Mon commentaire : « Alberto MAGNAGHI rétablit le lien, le chaînon manquant entre pratique de l’urbanisme et développement durable. Comme pour lui, le territoire n’est plus une page blanche, il faut savoir construire un projet de territoire en identifiant avec précision tout ce qu’il appelle les matériaux du territoire. Et construire le projet de territoire en renforçant tout ce qui privilégie son identité, son autonomie. »
La
quatrième de couverture de son livre : « LE PROJET LOCAL »
La presse italienne de tous bords politiques a été unanime à saluer la
parution de Il progetto locale,
dont le premier tirage, épuisé en quelques mois, a été suivi de deux
réimpressions. Sur fond de mondialisation et à rebours des idées reçues, le
lecteur est initié aux concepts de patrimoine
territorial et d'autodéveloppement
local durable, il découvre l'épaisseur sémantique de l'aménagement
du territoire à travers ses dimensions politique, anthropologique,
écologique... en même temps qu'une vision concrète
de l'utopie. A l'heure où la question locale et le développement durable sont
enfin à l'ordre du jour en France, c'est dire le précieux outil de réflexion et
de travail offert aux élus, aux praticiens et aux citoyens par cet ouvrage qui
associe étroitement la théorie et l'expérience concrète
Biographie de l'auteur
Alberto Magnaghi est né en 1941, cet universitaire (Milan et Florence) dont la
pensée a formé une génération de chercheurs et d'aménageurs, est aussi un
militant politique et un homme de terrain qui, depuis 15 ans, dirige un
programme national de recherche pour la valorisation du patrimoine local dans un
ensemble de régions d'Italie, de la plaine du Pô à la Sicile. Le double
combat qu'il a mené dans le champ théorique et dans l'action concrète, au plus
près des citoyens, a fait de lui, sur la question urbaine et l'aménagement
local, une figure incontournable, en Italie comme au plan international. Auteur
de nombreuses publications, il a aussi rédigé la " Charte de la
nouvelle municipalité ", présentée en 2002 à Porto Alegre puis au Forum
Social Européen de Florence.
Le local, c’est la valorisation de la particularité, de l’identité, de la différence, des caractères endogènes du patrimoine territorial, la croissance de la conscience des lieux, de la participation.
Auto-soutenable signifie aménager la biorégion, développer la souveraineté alimentaire et énergétique, poursuivre la « clôture locale des cycles » (des eaux, des déchets, de la production consommation, etc) et réduire l’empreinte écologique.
Les lieux du territoire : passer des “obstacles à détruire” à la notion de “producteur de richesse durable”.
Le projet du territoire: c’est la fabrique du développement local auto soutenable.
Mais l’art d’édifier le bâtiment, le quartier ou la ville est une « science solide » dans l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme.
L’art d’édifier le territoire a disparu dans l’urbanisation contemporaine: on ne projette pas les oxymores: « ville diffuse », « ville éparpillée », « agglomération », « conurbation », « rurbanisation », « ville éclatée », « étalement urbain » (urban sprawl), « ville infinie », « ville illégale » et ainsi de suite. Ces attributs sont en nette contradiction avec les caractères constitutifs de la polis et de la civitas.
Le processus de production du territoire est le résultat contradictoire et chaotique de l’action d’intérêts particuliers et sectoriels, dominé par l’espace de connexion des réseaux économiques de la mondialisation.
…… dans le développement durable auto-soutenable, le territoire n’est plus une plateforme vide, mais le gisement patrimonial pour produire, de façon auto-soutenable, ce qu’il n’est pas possible de produire ailleurs.
Chaque action de secteur, projet, plan, doit être évalué en relation au traitement actif du patrimoine territorial.
La démarche préconisée par Alberto MAGNAGHI est présentée de façon sommaire dans le graphe ci-dessous. Son apport essentiel se trouve dans la partie supérieure dans laquelle il met en valeur l’importance de ce qu’il appelle les « matériaux du territoire ».
Commentaires
J'en recommande la lecture, vraiment stimulante et éclairante.