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Titre du blog : L'URBANISTE QUI TENTE L'URBANISME DURABLE
Auteur : urbaniste
Date de création : 23-08-2008
 
posté le 30-10-2008 à 07:58:33

Le climat, ça se joue aussi sur le terrain (in L'EXPRESS.fr)

Le climat, ça se joue aussi sur le terrain

Par Vincent Olivier, mis à jour le 29/10/2008 16:33 - publié le 29/10/2008 16:33

 

A l'occasion du Sommet mondial des régions, trois questions à Christophe Nuttal, du Programme des Nations unies pour le développement, sur ce que peuvent faire les pays du Sud pour lutter dans "la vraie vie" contre le réchauffement.

100 régions du Nord et du Sud, 5 continents, deux jours de colloques: le premier Sommet mondial des régions consacré au réchauffement climatique se déroule ces 29 et 30 octobre à Saint-Malo. Ouvert par Nicolas Hulot et Jean-Yves le Drian, président de la région Bretagne, il accueillera notamment le climatologue Jean Jouzel et Cécile Molinier, la directrice du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). Trois questions à Christophe Nuttal, directeur des partenariats innovants au sein du PNUD, et qui interviendra lors d'un atelier thématique le jeudi 30 octobre.

En quoi les régions peuvent-elles jouer un rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique?

Lors du premier sommet de la terre à Rio, en 1992, on parlait beaucoup des ONG (Organisations non gouvernementales) et de leur capacité à faire avancer cette lutte. Au tout début des années 2000, ce furent plutôt les entreprises du secteur privé qui bénéficièrent d'une certaine reconnaissance de leur rôle.

Depuis, on s'est rendu compte que tout ne se jouait pas à l'échelon local ou national, voire multinational. Entre les deux, un échelon a parfaitement sa place: la région. Etant entendu qu'il n'est pas question d'agir au détriment de l'Etat, mais de prolonger l'action de l'Etat. Voilà pourquoi l'ONU soutient ce Sommet des régions. 

De nombreuses régions des pays en voie de développement participent à ce sommet. Que peuvent-elles en attendre?

Il y a 11 ans, durant le sommet de Tokyo, les pays du Nord et du Sud s'étaient beaucoup affrontés pour savoir qui étaient les premiers responsables du changement climatique, chacun accusant son voisin.  Or, que constate-t-on en 2008? Qu'une grande partie des fonds disponibles liés aux MDP [mécanismes de développement propre, système complexe de reversements entre pays riches et pauvres, qui permet à ces derniers de bénéficier de subventions] sont récupérés par les plus grands des pays "pauvres": Chine, Inde, Mexique, Corée, Brésil...

Les pays les moins développés doivent aussi en bénéficier. En Afrique par exemple, si une collectivité territoriale veut créer une centrale électrique, et qu'elle souhaite investir dans une centrale écologiquement "propre" (éolien, photovoltaïque...), il est souhaitable qu'elle ait recours à ces MDP pour en financer le surcoût. 

Ne craignez-vous pas que la crise économique actuelle vienne contrecarrer ces bonnes intentions?

Ce serait une grave erreur! Si l'on n'y prend garde, cette crise économique sera tout autant, à terme, énergétique, climatique et donc écologique. D'ailleurs, à ne voir que le côté financier des problèmes, à y consacrer des milliards et des milliards d'euros, on oublie que, dans "la vraie vie", les difficultés perdurent sur le terrain. Le réchauffement climatique n'attendra pas qu'on veuille s'intéresser à lui pour faire parler...