Vendredi 21 Novembre 2008
TRANSPORTS. Probable futur opérateur des bus et trams
de l'agglo bordelaise, la société a dévoilé hier son projet
Keolis
présente sa copie
Dans une
semaine, vendredi 28, les élus de la Communauté urbaine de Bordeaux désigneront
un délégataire pour l'exploitation, de 2009 à 2013, de TBC, les trams et bus de
l'agglo.
Leur choix
se portera, sauf coup de théâtre, sur Keolis, filiale de la SNCF, au détriment
de Veolia, actuel délégataire.
Hier, alors
qu'une grève a paralysé tous les trams et bus du Grand Bordeaux, les dirigeants
de Keolis ont rompu avec la réserve qu'ils observaient
jusqu'ici.
« Nous
pouvons désormais nous exprimer, car l'ensemble de la délibération et du contrat
a été expédié aux élus communautaires. Et car nous avons reçu un courrier de la
CUB confirmant que notre candidature sera proposée », a précisé le directeur
général, Jean-Michel Ferraris.
Juste avant
de détailler le projet de sa société pour l'avenir des transports sur
l'agglomération.
1 La revanche des bus sur le rail
« Nous avons constaté que le
tram rencontrait un énorme succès, qui est d'ailleurs devenu son point faible.
Mais aussi que les bus avaient été
laissés à la marge de ce développement », ont indiqué les dirigeants
de Keolis, qui gère aussi les réseaux lillois et lyonnais. « Nous souhaitons une
meilleure utilisation des bus, et qu'ils forment avec les trams un ensemble
cohérent. »
L'opérateur promet la mise en
place sur l'agglomération de dix principales lignes « structurantes », dont huit
tourneront à une cadence de 10 minutes entre 7 heures et 20 h
30.
Ce redécoupage se soldera-t-il
par la disparition de certaines lignes actuelles ? Pas de réponse très précise,
hier, de la part des patrons de
Keolis.
2 1 500 vélos en libre
service
Keolis s'engage à installer
sur l'agglo 139 stations de vélos en libre-service (façon Vélib'). Soit 1 500
bicyclettes en tout. 800 arceaux sont par ailleurs prévus dans le futur parking
à vélo de la gare
Saint-Jean.
3 Cinq « navettes citadines
»
En plus de la navette
circulant actuellement dans l'hypercentre, Keolis envisage la mise en service de cinq « navettes citadines »,
appelées à circuler sur de petits périmètres. La première reliera la
Benauge au centre-ville bordelais, la deuxième rayonnera sur des quartiers
béglais, la troisième chevauchera Pessac et Talence, la quatrième desservira Le
Bouscat, et la cinquième
Mérignac.
4 Du nouveau vers le
campus
Pour alléger la fréquentation
de la ligne B, totalement saturée chaque matin aux heures de pointe, Keolis va
créer une ligne de bus directe entre la gare Saint-Jean et le domaine
universitaire. Ce qui épargnera à bien des enseignants et des étudiants des
changements pour l'heure assez gourmands en
temps.
Une autre ligne fera le trait
d'union entre la gare et la fac de médecine à Carreire. Enfin, une troisième
ligne de bus prendra place au départ de la gare, pour rejoindre directement la
rive droite.
5 Plus de trams
l'après-midi
Keolis a procédé à « 10 000 interviews » pour mieux cerner
l'évolution de l'agglo et les modes de vie des usagers de transports en
commun. « Nous avons par exemple
réalisé qu'un tiers seulement des salariés commencent et finissent leurs
journées de travail en heure de pointe », note Eric Chareyron, directeur du
marketing.
« Nous avons aussi constaté
que les trois-quarts de ceux qui
fréquentent les centres commerciaux en sortent sans chariot : ils y
vont pour de petits achats, pour manger un morceau, pour voir des amis et donc
peuvent tout à fait se déplacer en tram ou en bus.
»
Ces études ont également
montré un besoin de davantage de trams l'après-midi, un créneau où les
fréquences actuelles peuvent s'avérer très espacées. « Nous augmenterons de 30 %
le nombre de trajets sur les lignes A et B entre 13 heures et 21 heures », a
assuré hier Jean-Michel
Ferraris.
Auteur : JULIEN ROUSSET