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Titre du blog : L'URBANISTE QUI TENTE L'URBANISME DURABLE
Auteur : urbaniste
Date de création : 23-08-2008
 
posté le 10-02-2009 à 08:54:08

Objet : Communiqué de presse SFU, en faveur du tracé des « Métropoles du Sud » pour la LGV PACA


Monsieur le Ministre d'Etat,
Monsieur Jean-Louis BORLOO,
Ministre de l'Ecologie, de l'Energie,
du Développement Durable et de
l'Aménagement du Territoire
Hôtel de Roquelaure - 246
boulevard Saint-Germain - Paris 7e


Objet : Communiqué de presse SFU, en faveur du tracé des « Métropoles du Sud » pour la LGV PACA


Paris, le 9 février 2009
Monsieur le Ministre d’Etat,
Les urbanistes, réunis au sein de la Société Française des Urbanistes, à
l’origine du concept de l’Arc méditerranéen, avec d’autres partenaires,
apportent depuis longtemps leur savoir faire aux contributions régionales,
nationales et européennes, relatives à la valorisation de cohérences
territoriales durables et à la mise en oeuvre des axes forts du Grenelle de
l’environnement.
La LGV PACA est l’une des pièces maîtresses de ces dispositifs.
J’ai l’honneur de vous adresser, ci-joint, le communiqué de presse que la SFU
va diffuser, en faveur du tracé des « Métropoles du Sud » pour la LGV PACA,
qui réunit les objectifs que la SFU promeut.
Restant à votre disposition pour tout développement que vous estimeriez utile,
je vous prie de croire, Monsieur le Ministre d’Etat, en l’expression de mes
sentiments les plus respectueux.
Jean pierre Gautry
Président
de la Société Française des Urbanistes



COMMUNIQUE PRESSE


LGV Provence Alpes Côte d’Azur
Pour une dynamique des métropoles, respectueuse des générations futures

1. La LGV PACA trouve sa pertinence durable dans l’Arc méditerranéen
Le concept de l’Arc méditerranéen, de Valencia à Firenze, créé par la SFU, avec d’autres
partenaires : institutions, organisations, et société civile, dès 1988, a notamment pour
objectif de contribuer à une dynamique d’aménagement et de développement durable
des territoires, pour un mieux être des populations et une réponse coordonnée de
dynamiques européennes.
A l’heure de la mise en oeuvre de l’Union pour la Méditerranée (UPM), dont la France est
coprésidente avec l’Egypte, une cohérence des territoires de la façade méditerranéenne
de l’Europe s’impose, afin d’améliorer les conditions de vie et de paix dans cette partie
du monde, celle de la Méditerranée. La future ligne à grande vitesse Provence Alpes
Côte d’Azur (LGV PACA) doit s’inscrire dans cette stratégie, pour réduire les temps
d’accès entre les métropoles ; De Barcelone à Gènes (en 6H30 au lieu de 14H
actuellement), par le chemin de ses voisines françaises.
La France doit engager d’une part, une procédure d’urgence pour l’inscription de cet
axe ferroviaire au schéma européen de la grande vitesse et des transports collectifs et
d’autre part, affirmer dans le schéma national des infrastructures de transport tout
particulièrement la place maîtresse de la multi modalité de Marseille.
La LGV PACA doit être aussi une réponse d’excellence au Grenelle de l’environnement,
pour les aspects : Climat, énergie, environnement, biodiversité, cohérences urbaines,
multi modalités, mixité des usages.
Certes la LGV PACA doit relier Nice à Paris à grande vitesse (Nice/Paris), mais elle doit
le faire, en valorisant aussi les autres métropoles voisines : Toulon et Marseille.
Enfin, les espagnols et les italiens ont quasiment terminé leurs infrastructures et sont
en attente des réalisations françaises.
2. Seul le tracé LGV « Métropoles du Sud » répond aux exigences de notre
temps
Le renforcement et la modernité du réseau ferroviaire doivent contribuer à la mise en
cohérence des territoires ! Cette nécessité est impérative, tout particulièrement en ce
temps d’un monde en crises.
La desserte en centre ville est tout à fait réaliste et ne nécessite de travaux importants
qu’à Marseille (sur des bases anciennes RFF, désormais à revoir).
En réalité, la gare de Marseille étant d’arrêt général pour la plupart des trains, la vitesse
de traversée retenue peut être plus modérée, sans préjudice.

Les caractéristiques de la gare de Marseille peuvent être celles des gares italiennes et
espagnoles permettant d’abaisser notablement les coûts : toutes les gares de centre
ville y sont souterraines, assorties d’une multi modalité intégrale

 

La vitesse
Un « gain » de quelques 11 minutes (pour 2 à 5 trains par jour) ne peut l’emporter au
détriment de l’ensemble des autres déplacements (plusieurs dizaines par jour : soit plus
de 80% du trafic) et qui concerne l’ensemble des métropoles.
Le tracé des « Métropoles du Sud » associe les intérêts généraux des métropoles, de la
région PACA et ceux du futur réseau européen de lignes ferroviaires à grande vitesse,
tout en renforçant l’Arc méditerranéen.
L’exemple de gares italiennes et espagnoles souterraines, de centre ville, pour train à
grande vitesse qui passent en gare à quelques 100 km/H, démontre la pertinence de la
multi modalité ainsi obtenue.
La desserte des trois métropoles du Sud, en gare existante des centres villes est tout à
fait réaliste dans ces conditions ; Elle améliore ainsi la multi modalité et apporte tous
les avantages qui y sont liés.
L’économie du projet
Raisonner uniquement sur l’analyse de la dépense n’a d’ailleurs que bien peu d’intérêt.
L’approche commerciale apporte un avantage sans ambiguïté au tracé des « Métropoles
du Sud », Marseille Toulon Nice et demain, de Barcelone à Gènes.
Le ratio « coût du projet/population desservie » disqualifie le tracé Côte d’Azur
(Piémont de Saint Victoire) : 4350€ par habitant desservi, à l’encontre du tracé des
« Métropoles du Sud ») : 1830€ (l’un des coûts TGV/habitant desservi les moins élevés
des projets en cours).
De plus, ces chiffres ne prennent pas en compte le fait que :
- D’une part, 70% des trains du trafic dit à grande vitesse, devront continuer à
passer par la ligne PLM actuelle pour des raisons purement techniques et
commerciales ; Cela signifierait concrètement, une pénalisation du réseau TER
par l’hypothèse du tracé Côte d’Azur (Piémont de Saint Victoire), alors qu’il est
urgent d’ouvrir de nouveaux sillons.
- D’autre part, la multi modalité qui accompagne un ouvrage de cette nature est
irréalisable dans des gares nouvelles, le long du tracé Côte d’Azur (Piémont de
Saint Victoire).
La mixité : Voyageurs/marchandises et logistique
Le trafic de marchandises de 15 Mt à Vintimille, estimé à 26 Mt en 2025, passe par le
réseau routier qui est aujourd’hui saturé, avec son lot de pollution.
Un axe lourd ferroviaire européen « voyageurs/marchandises par le fer, mettant aussi
en place les plateformes de logistique nécessaires (la logistique : 13% du PIB de la
planète) à l’échelle de la façade Sud du continent, est indispensable. C’est ce qu’ont
réalisé les italiens pour toute leur ligne à grande vitesse ; Les espagnols s’y engagent.
Quels que soient les paramètres techniques étudiés (Mixité, vitesse, tunnels, maillage
du réseau...), tout concourt à privilégier le tracé des « Métropoles du Sud », avec gare
nouvelle en sous sol des gares centres existantes. Par ailleurs, la mixité apporte une
sécurité supplémentaire de fonctionnement.

Les cohérences territoriales
Au delà de tout ce qui précède, le temps des « Gares Aéroport » n’est plus de mise ! On
en voit les dégâts sur les lignes existantes : Etalement urbain, dispersion des énergies,
usage de la voiture renforcée, biodiversité abîmée, coûts renforcés pour la société...
Les gares « Coeur de ville » répondent mieux aux besoins des populations et aux
contraintes du développement durable. La technique du tunnel est bien maîtrisée et
mise en oeuvre par nos voisins de longue date.
La ligne LGV PACA doit être l’occasion d’une conception ferroviaire française
audacieuse, innovante et désormais en phase avec le Grenelle de l’environnement. Le
tracé des « Métropoles du Sud », conforté d’une 3e voie TER sur le tracé PLM actuel,
bénéficie du meilleur bilan carbone et répond aux plus fortes exigences
environnementales.
L économie régionale de Provence Alpes Côte d’Azur portée principalement par le
tourisme, a tout intérêt à privilégier une économie dont le moteur est l’écologie.
3. Le tracé des « Métropoles du Sud » positionne la France dans une
dynamique européenne et méditerranéenne du XXIème siècle
Réaliser le tracé des « Métropoles du Sud », c’est positionner la région Provence Alpes
Côte d’Azur, à l’échelle des grandes régions de l’Arc Méditerranéen, dans une position
médiane particulièrement stratégique. C’est aussi renforcer son positionnement dans la
nouvelle donne de l’Union Pour la Méditerranée.
Une prise de décision rapide, française et européenne, de la réalisation de la LVG PACA
est indispensable (Economie, réseaux actuels saturés, pollutions...), mais pas à
n’importe quel prix payé par les générations futures ! Le phasage d’un tel projet peut
être nécessaire, sauf à envisager un partenariat public/privé, qui en accélèrerait la
réalisation.
Enfin, la région PACA, en cohérence avec celle du Languedoc Roussillon, au carrefour de
l’Arc méditerranéen et de l’un des principaux axes Nord Sud de l’Europe (Rhône Saône
Rhin... et des métropoles irriguées par ces fleuves), conforterait l’une des plus grandes
offres européennes et mondiales de grands équipements d’infrastructures, de Barcelone
à Gênes : portuaires, aéroportuaires, ferroviaires, au service du continent et pour
commencer, des femmes et des hommes qui vivent dans cette région leur quotidien.