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Titre du blog : L'URBANISTE QUI TENTE L'URBANISME DURABLE
Auteur : urbaniste
Date de création : 23-08-2008
 
posté le 16-03-2009 à 15:07:54

PARTICIPATION AU DEBAT D’ORIENTATION SFU Assemblée générale du 17 mars 2009 Dominique MUSSLIN


PARTICIPATION AU DEBAT D’ORIENTATION SFU

Assemblée générale du 17 mars 2009

Dominique MUSSLIN

 

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La Société française des urbanistes aura cent ans en 2011. Elle a été pendant des dizaines d’années la référence des urbanistes français. Elle représentait en effet LA référence intellectuelle et sociétale d’une profession à la fois récente et attachée à des valeurs humanistes.

Nous devons être fiers du chemin parcouru.

 

Notre monde mute en profondeur pressé par les enjeux climatiques et énergétiques, notre société se transforme en mettant en exergue des exigences nouvelles de démocratie participative, l’organisation administrative et politique de nos territoires se présente à nous sous un visage qui évolue en profondeur.

 

Voilà des évolutions que nous avons toujours souhaitées et auxquelles nous avons, à notre place et grâce à nos réflexions, sinon impulsées du moins accompagnées avec la ferveur qui est celle de nos membres. Nous ne sommes pas des « déclinistes ». La société savante d’urbanistes qui est la nôtre doit être fière de la tâche qu’elle a remplie au cours de ces années.

 

Notre profession est désormais pressée de toutes parts pour se transformer pour faire face à ces nouveaux défis et s’adapter à ce nouveau paysage, celui de la société du 21ème siècle. L’intérêt des urbanistes pour le devenir durable de la terre, pour la démocratisation des pratiques professionnelles et pour la modernisation et la décentralisation institutionnelles doivent bien entendu perdurer, voire s’amplifier, car ces enjeux pour lesquels nous nous sommes investis hier – c'est-à-dire au siècle dernier depuis 1911 – resteront des enjeux majeurs pour les années à venir.

 

Pour autant, nous avons appris de nos prédécesseurs et de notre expérience de praticien que si les principes sont intangibles, s’ils ont démontré leur pertinence, il faut savoir néanmoins savoir s’adapter de façon pragmatique aux évolutions de notre champ professionnel.

 

Non pas parce que nous sommes passés du « primat de l’énergie fossile abondante » à « l’injonction du climatologue ». La ville durable est bien évidemment un impératif professionnel et éthique.

 

Mais parce que la profession d’urbaniste est en train d’évoluer. Il nous faut donc comme toute construction durable nous appuyer sur nos fondations, celle de 1911, et nous préparer à ouvrir les fenêtres progressivement d’ici 2011 pour préparer la SFU du 21ème siècle.

 

Quelques faits doivent nous guider dans cette volonté d’ouverture et d’adaptation:

-    la profession d’urbaniste n’est plus réservée à une élite mais est devenue un métier pour plusieurs milliers de praticiens.

-     la profession s’est largement ouverte aux jeunes issus de formations en majorité universitaires.

-    les métiers exercés par les urbanistes, tout en restant ancrés dans le « fait urbain »  se sont diversifiés, et souvent à un tel point que la référence forte à la famille d’origine s’est quelque peu distendue.

-    si la profession d’urbaniste est mieux protégée, et ce fut un combat nécessaire, le métier ne l’est pas et nombreux sont les acteurs qui s’introduisent dans la « confection urbaine ».

 

S’il faut savoir transmettre le savoir-faire et préserver les valeurs fondatrices de la SFU, il faut aussi prendre en compte cette nouvelle donne et se l’approprier dans notre pratique et dans notre organisation.

 

Il nous faut, au nom du passé, porter les valeurs d’une ville durable et humaniste, et il est devenu nécessaire, pour préparer l’avenir de notre profession, de réfléchir ensemble à une évolution de la société française des urbanistes. Ce projet, nous avons trois années pour le préparer, à la fois en termes d’idées et en termes d’actions.

 

Trois groupes de travail, correspondant à une priorité annuelle et animés chacun par un membre du bureau pourraient être constitués.

 

Priorité 2009 : « forum jeunes urbanistes »

Il s’agirait de mettre en place une action durable en direction des instituts d’urbanisme (pris au sens large). Cette action répond à une attente des jeunes, mais est aussi le « premier étage de la fusée » développement de la SFU. Parmi les actions à réaliser :

-     la "journée métier" à la rentrée universitaire

-    la mise en place du site "emploi jeune urbaniste"

-    la stimulation de la mise en réseau des associations d’étudiants et de diplômés ….



Priorité 2010 : « régionalisation de la SFU »

Il s’agirait d’organiser de façon beaucoup plus systématique l’implantation de la SFU en région, soit en relançant les implantations existantes et en veillant au renouvellement des adhérents (rajeunissement), soit en s’implantant de façon rationnelle là où nous sommes absents. Il s’agirait de bâtir les implantations en priorité là où existe un institut et en s’adressant en priorité aux urbanistes qualifiés.

Les 22 régions actuelles ne sont plus très pertinentes. Il faudra donc au préalable caler une implantation à la fois pertinente et géographiquement réaliste. Le rapport Balladur parle de 15 régions, les élections européennes se calent sur une demi douzaine de grandes régions, comme nombre d’associations (HLM, SCoT).

 

Priorité 2011 : « le métier d’urbaniste »

Comme nous l’ont rappelé les jeunes en cours d’étude, le métier d’urbaniste n’existe pas. La reconnaissance de la qualification a été une première étape. Elle est désormais gagnée sur le plan qualitatif. Mais il faut désormais ouvrir un nouveau chantier, et jeter les bases d’une véritable organisation professionnelle. Non pas pour simplement représenter les urbanistes, mais pour sécuriser leur emploi, et l’organiser comme tout métier. La formation permanente et le lien avec l’organisation européenne seraient deux des chantiers à traiter dans ce cadre.

 

Ces trois priorités pourraient à la fois nourrir les groupes de travail qui ont vocation à travailler sur les 3 ans, mais à être « l’étoile polaire » annuelle qui orientera la journée SFU annuelle. La priorité 2011 pourrait constituer le thème central de la journée SFU 2011 qui coïncidera avec le centenaire.

 

Il faudrait aussi penser à deux autres thématiques qui pourraient servir de trame à des groupes de travail :

 

La communication

Nous devrions être nettement plus présents pour faire connaître la SFU et ses positions par rapport à la défense de la profession.

 

La « société savante »

Les acquis de la SFU, son lien historique avec un courant de pensée humaniste doivent être relancés.

 

 

Commentaires

AlbertJacques le 17-07-2009 à 13:09:41
Car le figuier ne fleurira pas, La vigne ne produira rien, Le fruit de l'olivier manquera, Les champs ne donneront pas de nourriture; Les brebis disparaîtront du pâturage, Et il n'y aura plus de boeufs dans les étables." 3.17 (Habacuc 3)