Le
texte sur la réforme des collectivités territoriales devrait arriver au
Parlement cet automne. C'est ce qu'a annoncé jeudi soir le premier
ministre, une période de discussion s'ouvrira en avril au sein du
conseil national des exécutifs avec une priorité, mettre en œuvre en
2010 la réforme de la taxe professionnelle.
La réforme
des collectivités aura bien lieu. Malgré le tollé soulevé par quelques
unes des 20 propositions du rapport Balladur, notamment la fusion ou la
disparition de certaines régions ou les interrogations sur la
pertinence des Conseils généraux et le statut des élus, le gouvernement
a décidé d’engager la procédure législative. Selon les déclarations
faites par François Fillon jeudi soir, le texte devrait arriver en
discussion au Parlement cet automne. L’opposition parlementaire dénonce
déjà une méthode « à la hussarde » selon les propos d'Alain Rousset, président de l’Association des régions de France.
« L’objectif du gouvernement, après avoir engagé la concertation la
plus large possible, est la mise au point d’un projet de loi d’ici
l'été sur le volet institutionnel, afin qu'il soit examiné par le
Parlement à l’automne" a toutefois déclaré Matignon jeudi soir à
l’issue d’une réunion de la Conférence nationale des exécutifs, un
organe de liaison entre le gouvernement et les collectivité
territoriales.
Deux groupes de travail sur les territoires et les compétences
Dans les jours qui viennent, deux groupes de travail devraient être constitués autour de deux thématiques : "les communes, l’approfondissement de l’intercommunalité et la création de métropoles" pour les grandes agglomérations et, "les compétences et les institutions".
Mais ce travail multilatéral ne satisfait pas pour autant les
représentants des élus locaux. Outres le PS Alain Rousset président
d’une institution largement dominée par des présidents de région
socialistes, l’UMP ne s’est pas forcément montrée très docile.
Jacques Pélissard, président UMP de l'Association des maires de France (AMF), s’oppose à "une dilution des communes"
dans le cadre de la création de grandes métropoles. L’association des
départements de France (ADF) a aussi réagi par la voix de son président
lui aussi PS Claudy Lebreton, qui dénonce un projet "inopportun", un "bouleversement institutionnel en des temps de crise". ARF, ADP et AMF ont d’ailleurs publié un communiqué commun, marquant leur "opposition à tout encadrement de la dépense publique locale".
L’urgence de la réforme de la taxe professionnelle
C’est en effet sur la question de la fiscalité locale que se concentre
à la fois l’urgence et sans doute un des plus sérieux litiges provoqués
par le rapport Balladur. Nicolas Sarkozy s’est engagé dans le cadre du
Plan de relance à supprimer la taxe professionnelle perçue par les
communes ou leurs regroupements et qui représente 28Md€ par an. Le
président de la République s’est engagé à mettre en œuvre cette mesure
au 1er janvier 2010 et promet aux collectivités locales de
compensations dont le financement est loin d’être défini : taxation
foncière des entreprises, taxe carbone, prélèvement d’une part de
l’impôt sur le revenu… Les pistes sont nombreuses mais restent
incertaines et chacune a le don d’inquiéter telle ou telle partie de la
population.
Quelle que soit la formule retenue in fine, le gouvernement devra
régler question avant la fin de l’année et avant la présentation de la
prochaine loi de programmation budgétaire de 2010. Sur cette question,
Matignon a promis le "dialogue".
Le premier ministre a également annoncé que la réforme serait étalée
sur cinq ans et dans le consensus, sauf pour la TP bien sûr. A voir.