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Titre du blog : L'URBANISTE QUI TENTE L'URBANISME DURABLE
Auteur : urbaniste
Date de création : 23-08-2008
 
posté le 19-04-2009 à 15:36:05

L'ARTIFICIALISATION DES SOLS CONTINUE A UN RYTHME PLUS SOBRE

 Reproduisant les tendances observées entre 1990 et 2000 bien qu’à un rythme ralenti, les espaces artificialisés ont continué à s’étendre sur le territoire métropolitain français entre 2000 et 2006, grignotant espaces ruraux et agricoles. Telles sont les conclusions rendues par l’outil européen de suivi de l’occupation des sols, CORINE Land Cover, et communiquées dans un récent bulletin du Commissariat général au développement durable. A en croire les données fournies, entre 2000 et 2006, les changements d’occupation des sols ont affecté en moyenne environ 620 km2 par an contre 1 120 km2 par an durant la période 1990-2000. En 2006, le territoire métropolitain est couvert à 60 % de terres agricoles, 34 % de forêts et d’espaces semi-naturels, 5 % d’espaces artificialisés, 0,7 % de zones humides et 0,3 % de surfaces en eau. Régions à forte densité de population permanente ou saisonnière, l’Ile-de-France, le Nord, l’Alsace, le couloir rhodanien et le littoral, de manière générale, accueillent les territoires les plus artificialisés. Sur l’ensemble de la métropole, entre 2000 et 2006, les espaces artificiels ont totalisé un accroissement de plus de 820 km2, soit une croissance de plus de 3 %, empiétant principalement sur les terres agricoles mais également sur les milieux naturels. La progression de l’artificialisation s’est majoritairement concentrée aux alentours des grandes villes, le long des réseaux de transport et des vallées. En parallèle, la surface totale des terres agricoles a continué à diminuer dans toutes les régions entre 2000 et 2006, enregistrant une perte de 780 km2 sur la période.

 

Cette régression s’est opérée principalement sous la pression de l’urbanisation et du développement de zones industrielles et commerciales, de chantiers et de carrières. On constate, en effet, que les zones industrielles et commerciales poursuivent leur extension dans toutes les régions, enregistrant une croissance globale de 38 km2 par an entre 2000 et 2006. Leur emprise et leur progression sont particulièrement marquées en Ile-de-France et dans les Pays de la Loire, à l’inverse de la Corse et de la Bourgogne où elles comptent parmi les plus faibles.

 

Suivant une tendance globale inverse, les espaces verts urbains ont tendance à reculer légèrement alors que les équipements sportifs et de loisirs, eux, continuent de gagner du terrain. D’autres facteurs sont également à prendre en compte dans l’évolution de l’occupation des sols. Ainsi, une part non négligeable des changements constatés est due à des mutations internes aux différents types de milieux. Les espaces boisés restent ainsi tributaires de l’exploitation forestière, des actions de reboisement, des tempêtes, des incendies… En ce sens, les tempêtes Lothar et Martin survenues fin décembre 1999 ont eu de lourdes répercussions sur les espaces semi-naturels en Aquitaine, en Alsace, en Lorraine et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Toutefois, l’artificialisation du territoire métropolitain constitue le changement d’occupation des sols dont l’impact environnemental s’avère le plus élevé. D’une part, elle s’accompagne généralement d’un processus d’imperméabilisation des sols. Or, cette altération des sols entraîne une amplification du phénomène de ruissellement, augmentant les risques d’inondations. En outre, l’artificialisation des paysages induit immanquablement la destruction d’habitats naturels. De fait, l’accroissement de vastes réseaux de transport a pour conséquences directes la fragmentation et le cloisonnement des milieux naturels. Peu perçus par l’homme, ces bouleversements influent lourdement sur le devenir des espèces animales et végétales, hôtes de ces lieux.

 

Cécile Cassier Carte © UE-SOeS, CORINE Land Cover, 2006

 

Commentaires

FranDev le 19-04-2009 à 18:50:08
merci pour cet article que je n'avais pas vu et qui pourrait bien servir à ma thèse !