posté le 01-06-2009 à 17:06:57
LGV : le tracé sud passant par Toulon de nouveau sur les rails
NICE MATIN VAR MATIN
LGV : le tracé sud passant par Toulon de nouveau sur les rails
Paru le vendredi 29 mai 2009
Les
TGV afflueront-ils en gare de Toulon ? C'est ce que craignent les
membres de l'association Stop TGV Coudon, persuadés que le choix du
tracé est déjà fait.
Info ou intox ? Dans l'épineux dossier de
la ligne à grande vitesse (LGV), chaque annonce est à prendre avec des
pincettes. « Échos informels », fuites du monde politique : tout le
monde possède le bon tuyau concernant le tracé que proposera le
médiateur dans son rapport le 15 juin. Et censé éclairer le choix du
ministre Jean-Louis Borloo, lequel tranchera le 30 juin.
Un mois
avant cette date, l'association Stop TGV Coudon est sûre de ses sources
: le médiateur Yves Cousquer opterait pour le tracé des métropoles du
Sud. Une ligne passant par Marseille et Toulon et contre laquelle cette
association se bat depuis le début. Furieux, les membres de
l'association ont distribué ces jours-ci 56 000 tracts, en attendant «
des actions fortes dès la sortie du rapport », si besoin.
Énorme pression
«
La pression a été énorme pour abandonner le tracé par le nord »,
analyse Olivier Lesage, président de Stop TGV Coudon. La ligne longeant
l'autoroute A8 avait, c'est vrai, provoqué la fureur de la maire
d'Aix-en-Provence, sous prétexte que les paysages de Cézanne allaient
être massacrés. La bouillante Maryse Joissains avait même manifesté à
Paris sous les fenêtres du ministre de l'écologie en compagnie d'élus
de sa région.
L'abandon de la ligne nord réjouirait aussi Horace
Lanfranchi, le président du conseil général (et élu du canton de
Saint-Maximin), qui avait juré que jamais, il ne laisserait le Var être
coupé en deux par des rails.
Enfin, une LGV faisant halte à
Toulon aurait aussi de quoi satisfaire son maire Hubert Falco, dont la
ville ne serait pas oubliée. « À part que je ne vois pas trop où on
mettrait la gare, en plein centre de Toulon, comme on le dit. Il faudra
aussi un grand parking à proximité. C'est de la folie », critique
Olivier Lesage.
Ce dernier, qui se sent un peu abandonné du
monde politique, peut compter quand même sur le soutien de la
communauté de communes de la vallée du Gapeau. Son président André
Geoffroy a écrit au médiateur pour dire tout le mal qu'il pensait de
cette ligne sud. « Mais je ne me fais aucune illusion, soupire,
désabusé, cet élu. Tout ce qu'on peut faire ou dire, c'est du vent. On
n'a plus qu'à s'écraser si l'État a décidé de réaliser le tracé le plus
cher, le plus destructeur pour l'environnement. On ne va pas perdre
notre temps à faire des recours ».
Retour à la case départ
A
contrario enfin, l'association Toulon Avenir, qui a cosigné un rapport
avec la Fnaut (1) à destination du médiateur, pour démontrer les
intérêts de la ligne sud, aime à croire qu'elle a enfin été entendue. «
Le tracé sud, c'est zéro défaut à l'ouest de Toulon et, à l'est, les
mêmes problèmes qu'ailleurs. On peut difficilement imaginer dépenser 9
milliards d'euros en oubliant Marseille et Toulon », résume son
président Valentin Gies.
La bataille du rail, qui avait démarré
par une opposition dans le sud, avant de se déplacer vers le nord, va
donc retourner à sa case départ. En ayant gagné peut-être, au fil des
mois, un certain consensus politique. Ce qui était aussi, au fond, une
des missions assignées par Jean-Louis Borloo au médiateur.