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Titre du blog : L'URBANISTE QUI TENTE L'URBANISME DURABLE
Auteur : urbaniste
Date de création : 23-08-2008
 
posté le 03-06-2009 à 22:39:22

Le réchauffement climatique : risques beaucoup plus élevés que prévu



Crédit : OMM

Sans une action rapide et massive, le réchauffement climatique au cours du siècle sera deux fois plus sévère qu’estimé il y a de cela six ans, et pourrait même être plus accentué encore. Tel est ce qu’ont déduit des scientifiques utilisant le MIT Integrated Global Systems Model. Ce modèle est d’une portée particulière étant le seul qui inclut de manière interactive un traitement détaillé des changements possibles dans les activités humaines, tel que le niveau de croissance économique en relation à l’utilisation associée d’énergie, dans différents pays : il permet d’observer en détail les effets de l’activité économique en les couplant avec les effets des systèmes atmosphériques, océaniques et biologiques.

 

Les nouvelles projections publiées ce mois-ci dans la revue Journal of Climate de l’American Meteorological Society indiquent une probabilité médiane de réchauffement de surface de 5,2° Celsius d’ici 2100 avec une probabilité à 90% que la valeur soit située entre 3,5° et 7,4°. Ceci peut être comparé à l’augmentation médiane projetée dans l’étude de 2003, qui s’élevait à 2,4°C. La différence s’explique par plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci figure une modélisation économique améliorée et de nouvelles données économiques édictant une moindre probabilité d’un faible niveau d’émissions de gaz à effet de serre que ce qui avait été projeté dans les scénarios précédents. De surcroît, les mesures relatives à l’augmentation de la température de l’océan profond, qui permettent d’estimer la vitesse à laquelle la chaleur et le dioxyde de carbone sont soustraits de l’atmosphère et transférés dans les profondeurs de l’océan, signifient des taux de transfert plus faibles que précédemment estimés.

Selon Ronald Prinn, co-auteur de l’étude, ces changements et une variété d’autres fondées sur de nouvelles mesures et de nouvelles analyses, modifient les probabilités de ce qui peut être attendu au cours du siècle, en cas de scénarios sans politique induisant spécifiquement la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les conséquences mises en évidence par les projections apparaissent alors significativement plus accentuées qu’auparavant. Dans le cas où de fortes politiques sont mises en œuvre pour réduire drastiquement les émissions, l’on constate moins de différences dans les conséquences projetées. L’urgence pour une action politique significative se trouve renforcée.

Les risques indiqués par le modèle pourraient de surcroît ne pas refléter pleinement la réalité du problème, car le modèle n’incorpore pas complètement d’autres rétroactions positives qui peuvent survenir par exemple dans le cas où des températures accrues causent une fonte à large échelle du permafrost dans les régions arctiques et une libération subséquente de grandes quantités de méthane, très puissant gaz à effet de serre.

L’option la moins coûteuse pour diminuer le risque est de commencer maintenant et de manière ferme à transformer le système énergétique global sur les prochaines décennies en étendant les technologies émettant faiblement ou n’émettant pas de gaz à effet de serre.