posté le 07-11-2009 à 08:52:06
VIVE L'URBANISME: Chroniques sur la mutation d’une profession (5)
UN OFFICE POUR DISQUALIFIER LES URBANISTES ?
L'Office de qualification des urbanistes a été institué en 1998 avec pour mission de promouvoir la qualification des urbanistes.
Bonne idée au sein d'une profession qui peinait à être visible.
On peut raisonnablement se demander aujourd'hui si cet organisme a encore du sens et une portée. On peut aussi très sérieusement s'interroger sur son mode de fonctionnement.
Il est supposé être administré par les urbanistes. Et on voit pourtant aujourd'hui le fossé se creuser entre l'OPQU et la profession, et de façon peut-être irrémédiable.
Toute la profession, tous les grands élus locaux, en particulier les deux principales associations que sont l'association des maires et celle des communautés de France ont dénoncé les erreurs d'analyse et d'orientation concernant l'éviction des jeunes urbanistes de la fonction publique.
Mais l'OPQU, dont de nombreux administrateurs et urbanistes qualifiés ont signé la lettre ouverte (et j'en suis) s'érige en gardien d'un dogme.
Il déclare dans une lettre aux jeunes urbanistes qu'il doit rester neutre. Certes, mais son président omet de mettre cette position en débat au sein de son conseil d'administration. Passons sur le ton de la lettre et les interventions OFF auprès d'administrateurs pour les faire revenir sur leur prise de position en faveur des jeunes urbanistes.
Mais si on y regarde de plus près, la neutralité de l'OPQU, qui semblait démocratiquement dirigé par la profession, est toute relative. Un urbaniste siège au sein de la commision d'équivalence des diplômes, dont je tairai le nom par courtoisie. Il est membre du conseil d'administration de l'OPQU. Après avoir écouté ses propos lors d'un colloque début octobre, j'en conclus qu'il n'est plus nécessaire de chercher des éléments critiques sur la formation d'urbaniste ailleurs. Car le "ver est dans le fruit". Je n'ai jamais entendu un propos aussi "décliniste", injuste et outrancier sur l'enseignement supérieur. Et son propos est soutenu par l'OPQU, où il fait figure d'expert.
Nous avons donc désormais une situation simple: la profession est unie, et le travail de Francis CUILLIER, actuel président du Conseil français des urbanistes est sur ce dossier déterminant. Unie grâce au travail du collectif des jeunes urbanistes. Et on retrouve au sein de l'Office de qualification des acteurs critiques, très critiques sur les urbanistes.
Le débat est posé. Qui gère l'OPQU: les associations d'urbanistes dans le cadre d'un débat démocratique, ou bien un quarteron d'ingénieurs ?
Je précise que je n'ai personnellement rien contre les ingénieurs.Mais ce n'est pas le sujet.