Depuis près de deux ans, le Gouvernement cherche à transformer le mode de gouvernement et d’aménagement de l’Ile-de-France.
Dans un premier temps, le volet institutionnel a été privilégié. Nicolas Sarkozy avait évoqué, en juin 2007 l’hypothèse d’une communauté d’agglomération pour le Grand Paris. Début 2009, le Comité Balladur a proposé une collectivité à statut particulier .
Aujourd’hui, c’est par le biais d’une infrastructure, un métro automatique, que la question est abordée.
Ce projet, préparé dans des conditions extrêmement confuses, vise la création d’un métro automatique en forme de « double boucle ».
Dans ce texte, sa réalisation, ainsi que l’aménagement des quartiers environnant les futures stations, sont placés sous la responsabilité d’une nouvelle entité publique, la Société du Grand Paris, majoritairement contrôlée par l’Etat ...
Mais plus profondément, ce projet est critiquable parce qu’il transforme une idée simple et généreuse (des investissements massifs dans les transports collectifs, notamment pour des liaisons de rocade en banlieue) en un projet technocratique et potentiellement dangereux pour la région parisienne.
En effet, ce projet :
- remet en cause frontalement les principes de la décentralisation, et plus largement l’idée même de démocratie locale ;
-
décrit de manière confuse la complémentarité de ce nouveau métro avec
le réseau existant et les investissements prévus par les collectivités
locales ;
- vise au développement de quelques pôles stratégiques
de la Région parisienne, sans que la cohérence avec un projet
d’aménagement global de l’Ile-de-France n’apparaisse nettement. Tout se
passe comme si l’Etat se réservait, par ce projet de loi, le rôle
d’accroître la compétitivité de la Région, tout en laissant à la Région
la charge d’assurer la cohésion sociale.