En
1987, le rapport Brundtland énonçait le « développement durable » et se
préoccupait des « générations futures ». C’était il y a plus de vingt
ans. Les « générations futures » sont là. Ne nous limitons pas à parler
d’elles tout en continuant à accroître leur dette… Prenons garde au
décalage entre les discours et les actes.
A l’heure de la crise économique, en période de Grenelle de l’environnement, et alors que partout l’on se réclame du « développement durable », exigeons des décideurs économiques et politiques qu’ils mettent résolument en oeuvre des alternatives afin de répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux qui engagent notre responsabilité collective et l’avenir des jeunes générations.
1. berthelot le 24-05-2009 à 08:01:43
Un appel
qui asimile comme souvent durable à écologique
Dominique Bidou, consultant en matière de développement durable, président d'honneur de l'Association Haute qualité environnementale (HQE) et président du Centre d'information et de documentation sur le bruit (CIDB), nous répond.
L'hypothétique arrivée en masse des éoliennes pourrait-elle modifier le paysage français?
Nous ne serions pas obligés de transformer complètement notre paysage et notre territoire si la France était amenée à avoir davantage d'éoliennes. Notre territoire est bordé de côtes, on a donc l'opportunité d'aller chercher le vent en mer. Bien sûr il y aurait des éoliennes terrestres, mais il ne faut pas gâcher le potentiel du plateau continental, le littoral a beaucoup d'atouts.
AFP
Au Danemark, par exemple, c'est couvert d'éoliennes, maintenant ils se rabattent sur la mer ainsi que sur les ports et c'est magnifique! Pour avoir une idée pour la France on peut prendre l'exemple de la Navarre, dans les Pyrénées, il y en a plus de 1200, ce qui représente environ 70% d'énergie renouvelable. Leur ambition serait d'arriver à 100% pour l'année 2012. Il faut mettre en oeuvre ses ambitions! Il y a de nouveaux enjeux, des nouveaux besoins et des nouvelles techniques, il ne faut pas figer nos valeurs, ni nos paysages.
Justement, quels sont les nouveaux enjeux de cette implantation?
Il faut pouvoir bien vivre sans détériorer la planète, c'est ça l'essentiel. Les enjeux sont aussi économiques: consommer moins d'énergie est ce qu'il y a de plus rentable. La recherche devrait s'orienter vers les manières de stocker l'énergie car le nucléaire apparaît limité et son renouvellement non garanti. D'ici 2020, il faudra d'ailleurs le remplacer. On aura toujours de l'énergie, la question c'est de ne pas dénaturer le paysage français.
Cela implique donc une modification de l'aménagement du territoire?
Nous devons recomposer le territoire, comme cela a été fait auparavant. Il existe un lien entre l'énergie et le paysage, nos sites sont déjà transformés par l'énergie avec les moulins à eau et à vent. L'implantation des éoliennes est une nouvelle étape pour laquelle nous devons réorganiser notre territoire à nouveau. Et puis ce n'est pas qu'une question d'esthétique!
Comment imaginez-vous la France du futur?
J'espère qu'on aura franchi certaines étapes, même si on est loin des Danois et des Allemands par exemple. Les éoliennes seront massivement implantées sur le territoire français, peut-être pas partout mais au moins sur les côtes. Ce serait absurde de ne pas investir, nous devons continuer dans nos progrès et rattraper nos voisins!
Une ville a d'innombrables possibilités d'économiser de l'énergie. La simple reconnaissance de ce fait est le point de départ du concours "Ville à haute efficacité énergétique" lancé par le Ministère fédéral de l'enseignement et de la recherche (BMBF), qui arrive en phase finale.
La question centrale est de savoir quelles technologies et quels
services innovants permettent l'économie d'énergie la plus importante.
"Nous considérons la ville comme un système global qui peut nettement
réduire sa consommation énergétique de différentes manières", explique
le secrétaire d'Etat Prof. Frieder Meyer-Krahmer le 7 mai 2009 à
Hambourg, lors du lancement de la deuxième phase du concours. "Le
concours est un pas important pour les objectifs gouvernementaux de
lutte contre le changement climatique. Il constitue un très bon exemple
de la stratégie high-tech, pour laquelle la mise en oeuvre des progrès
de la recherche et les innovations occupent une place centrale".
Lors de la première phase l'année dernière [1], un comité d'experts a
évalué plus de 70 demandes de projets. 15 projets ont été finalement
sélectionnés pour se présenter à Hambourg. Les scientifiques obtiennent
à présent la possibilité de continuer à élaborer leurs concepts. Parmi
les finalistes, se trouvent de grandes villes comme Hambourg, des
villes moyennes comme Landau dans le Palatinat et des villes très
petites comme Göda en Saxe. "Tous les finalistes se distinguent par des
caractéristiques claires", selon F. Meyer-Krahmer. "Ils considèrent la
ville comme un système global et ont soumis des idées innovantes. Par
ailleurs, les concepts sont abordés de façon durable, présentent une
mise en oeuvre facile et peuvent être reproduits dans d'autres
communes."
Un aspect particulier du concours est le lien entre la prestation de
services, en tant qu'objet de recherche, et les développements
technologiques. Ainsi le BMBF emprunte de nouvelles voies de soutien à
la recherche. "Pour le moment, les prestations de services sont encore
trop rarement analysées comme objets de recherche en elles-mêmes, en
relation avec les développements technologiques ou des questions de
recherche spécialisées. Nous voulons changer cela", a ajouté le
secrétaire d'Etat. Le concours est ainsi en même temps un projet pilote
pour une nouvelle initiative du BMBF, qui implique une incorporation
plus forte de la recherche de services que dans les autres champs de
recherche.
Pour la deuxième phase du concours, le BMBF dépensera 3 millions
d'euros. L'année prochaine, après la fin de cette phase, entre trois et
cinq projets parmi les 15 retenus actuellement seront choisis comme
gagnants du concours pour la mise en application pratique.
[BE Allemagne numéro 437 (20/05/2009) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59183.htm]
Commentaires