http://urbaniste.vefblog.net/

  VEF Blog

L'URBANISTE QUI TENTE L'URBANISME DURABLE

le 10-02-2009 08:54

Objet : Communiqué de presse SFU, en faveur du tracé des « Métropoles du Sud » pour la LGV PACA


Monsieur le Ministre d'Etat,
Monsieur Jean-Louis BORLOO,
Ministre de l'Ecologie, de l'Energie,
du Développement Durable et de
l'Aménagement du Territoire
Hôtel de Roquelaure - 246
boulevard Saint-Germain - Paris 7e


Objet : Communiqué de presse SFU, en faveur du tracé des « Métropoles du Sud » pour la LGV PACA


Paris, le 9 février 2009
Monsieur le Ministre d’Etat,
Les urbanistes, réunis au sein de la Société Française des Urbanistes, à
l’origine du concept de l’Arc méditerranéen, avec d’autres partenaires,
apportent depuis longtemps leur savoir faire aux contributions régionales,
nationales et européennes, relatives à la valorisation de cohérences
territoriales durables et à la mise en oeuvre des axes forts du Grenelle de
l’environnement.
La LGV PACA est l’une des pièces maîtresses de ces dispositifs.
J’ai l’honneur de vous adresser, ci-joint, le communiqué de presse que la SFU
va diffuser, en faveur du tracé des « Métropoles du Sud » pour la LGV PACA,
qui réunit les objectifs que la SFU promeut.
Restant à votre disposition pour tout développement que vous estimeriez utile,
je vous prie de croire, Monsieur le Ministre d’Etat, en l’expression de mes
sentiments les plus respectueux.
Jean pierre Gautry
Président
de la Société Française des Urbanistes



COMMUNIQUE PRESSE


LGV Provence Alpes Côte d’Azur
Pour une dynamique des métropoles, respectueuse des générations futures

1. La LGV PACA trouve sa pertinence durable dans l’Arc méditerranéen
Le concept de l’Arc méditerranéen, de Valencia à Firenze, créé par la SFU, avec d’autres
partenaires : institutions, organisations, et société civile, dès 1988, a notamment pour
objectif de contribuer à une dynamique d’aménagement et de développement durable
des territoires, pour un mieux être des populations et une réponse coordonnée de
dynamiques européennes.
A l’heure de la mise en oeuvre de l’Union pour la Méditerranée (UPM), dont la France est
coprésidente avec l’Egypte, une cohérence des territoires de la façade méditerranéenne
de l’Europe s’impose, afin d’améliorer les conditions de vie et de paix dans cette partie
du monde, celle de la Méditerranée. La future ligne à grande vitesse Provence Alpes
Côte d’Azur (LGV PACA) doit s’inscrire dans cette stratégie, pour réduire les temps
d’accès entre les métropoles ; De Barcelone à Gènes (en 6H30 au lieu de 14H
actuellement), par le chemin de ses voisines françaises.
La France doit engager d’une part, une procédure d’urgence pour l’inscription de cet
axe ferroviaire au schéma européen de la grande vitesse et des transports collectifs et
d’autre part, affirmer dans le schéma national des infrastructures de transport tout
particulièrement la place maîtresse de la multi modalité de Marseille.
La LGV PACA doit être aussi une réponse d’excellence au Grenelle de l’environnement,
pour les aspects : Climat, énergie, environnement, biodiversité, cohérences urbaines,
multi modalités, mixité des usages.
Certes la LGV PACA doit relier Nice à Paris à grande vitesse (Nice/Paris), mais elle doit
le faire, en valorisant aussi les autres métropoles voisines : Toulon et Marseille.
Enfin, les espagnols et les italiens ont quasiment terminé leurs infrastructures et sont
en attente des réalisations françaises.
2. Seul le tracé LGV « Métropoles du Sud » répond aux exigences de notre
temps
Le renforcement et la modernité du réseau ferroviaire doivent contribuer à la mise en
cohérence des territoires ! Cette nécessité est impérative, tout particulièrement en ce
temps d’un monde en crises.
La desserte en centre ville est tout à fait réaliste et ne nécessite de travaux importants
qu’à Marseille (sur des bases anciennes RFF, désormais à revoir).
En réalité, la gare de Marseille étant d’arrêt général pour la plupart des trains, la vitesse
de traversée retenue peut être plus modérée, sans préjudice.

Les caractéristiques de la gare de Marseille peuvent être celles des gares italiennes et
espagnoles permettant d’abaisser notablement les coûts : toutes les gares de centre
ville y sont souterraines, assorties d’une multi modalité intégrale

 

La vitesse
Un « gain » de quelques 11 minutes (pour 2 à 5 trains par jour) ne peut l’emporter au
détriment de l’ensemble des autres déplacements (plusieurs dizaines par jour : soit plus
de 80% du trafic) et qui concerne l’ensemble des métropoles.
Le tracé des « Métropoles du Sud » associe les intérêts généraux des métropoles, de la
région PACA et ceux du futur réseau européen de lignes ferroviaires à grande vitesse,
tout en renforçant l’Arc méditerranéen.
L’exemple de gares italiennes et espagnoles souterraines, de centre ville, pour train à
grande vitesse qui passent en gare à quelques 100 km/H, démontre la pertinence de la
multi modalité ainsi obtenue.
La desserte des trois métropoles du Sud, en gare existante des centres villes est tout à
fait réaliste dans ces conditions ; Elle améliore ainsi la multi modalité et apporte tous
les avantages qui y sont liés.
L’économie du projet
Raisonner uniquement sur l’analyse de la dépense n’a d’ailleurs que bien peu d’intérêt.
L’approche commerciale apporte un avantage sans ambiguïté au tracé des « Métropoles
du Sud », Marseille Toulon Nice et demain, de Barcelone à Gènes.
Le ratio « coût du projet/population desservie » disqualifie le tracé Côte d’Azur
(Piémont de Saint Victoire) : 4350€ par habitant desservi, à l’encontre du tracé des
« Métropoles du Sud ») : 1830€ (l’un des coûts TGV/habitant desservi les moins élevés
des projets en cours).
De plus, ces chiffres ne prennent pas en compte le fait que :
- D’une part, 70% des trains du trafic dit à grande vitesse, devront continuer à
passer par la ligne PLM actuelle pour des raisons purement techniques et
commerciales ; Cela signifierait concrètement, une pénalisation du réseau TER
par l’hypothèse du tracé Côte d’Azur (Piémont de Saint Victoire), alors qu’il est
urgent d’ouvrir de nouveaux sillons.
- D’autre part, la multi modalité qui accompagne un ouvrage de cette nature est
irréalisable dans des gares nouvelles, le long du tracé Côte d’Azur (Piémont de
Saint Victoire).
La mixité : Voyageurs/marchandises et logistique
Le trafic de marchandises de 15 Mt à Vintimille, estimé à 26 Mt en 2025, passe par le
réseau routier qui est aujourd’hui saturé, avec son lot de pollution.
Un axe lourd ferroviaire européen « voyageurs/marchandises par le fer, mettant aussi
en place les plateformes de logistique nécessaires (la logistique : 13% du PIB de la
planète) à l’échelle de la façade Sud du continent, est indispensable. C’est ce qu’ont
réalisé les italiens pour toute leur ligne à grande vitesse ; Les espagnols s’y engagent.
Quels que soient les paramètres techniques étudiés (Mixité, vitesse, tunnels, maillage
du réseau...), tout concourt à privilégier le tracé des « Métropoles du Sud », avec gare
nouvelle en sous sol des gares centres existantes. Par ailleurs, la mixité apporte une
sécurité supplémentaire de fonctionnement.

Les cohérences territoriales
Au delà de tout ce qui précède, le temps des « Gares Aéroport » n’est plus de mise ! On
en voit les dégâts sur les lignes existantes : Etalement urbain, dispersion des énergies,
usage de la voiture renforcée, biodiversité abîmée, coûts renforcés pour la société...
Les gares « Coeur de ville » répondent mieux aux besoins des populations et aux
contraintes du développement durable. La technique du tunnel est bien maîtrisée et
mise en oeuvre par nos voisins de longue date.
La ligne LGV PACA doit être l’occasion d’une conception ferroviaire française
audacieuse, innovante et désormais en phase avec le Grenelle de l’environnement. Le
tracé des « Métropoles du Sud », conforté d’une 3e voie TER sur le tracé PLM actuel,
bénéficie du meilleur bilan carbone et répond aux plus fortes exigences
environnementales.
L économie régionale de Provence Alpes Côte d’Azur portée principalement par le
tourisme, a tout intérêt à privilégier une économie dont le moteur est l’écologie.
3. Le tracé des « Métropoles du Sud » positionne la France dans une
dynamique européenne et méditerranéenne du XXIème siècle
Réaliser le tracé des « Métropoles du Sud », c’est positionner la région Provence Alpes
Côte d’Azur, à l’échelle des grandes régions de l’Arc Méditerranéen, dans une position
médiane particulièrement stratégique. C’est aussi renforcer son positionnement dans la
nouvelle donne de l’Union Pour la Méditerranée.
Une prise de décision rapide, française et européenne, de la réalisation de la LVG PACA
est indispensable (Economie, réseaux actuels saturés, pollutions...), mais pas à
n’importe quel prix payé par les générations futures ! Le phasage d’un tel projet peut
être nécessaire, sauf à envisager un partenariat public/privé, qui en accélèrerait la
réalisation.
Enfin, la région PACA, en cohérence avec celle du Languedoc Roussillon, au carrefour de
l’Arc méditerranéen et de l’un des principaux axes Nord Sud de l’Europe (Rhône Saône
Rhin... et des métropoles irriguées par ces fleuves), conforterait l’une des plus grandes
offres européennes et mondiales de grands équipements d’infrastructures, de Barcelone
à Gênes : portuaires, aéroportuaires, ferroviaires, au service du continent et pour
commencer, des femmes et des hommes qui vivent dans cette région leur quotidien.

 


 
 
le 06-02-2009 11:27

Le président de la République a proposé de remplacer la taxe professionnelle par la fameuse future taxe carbone.

Le président de la République a proposé de remplacer la taxe professionnelle par la fameuse future taxe carbone.

La taxe professionnelle représente la première ressource des communes. Son taux est variable selon les communes et son assiette injuste et inefficace car elle taxe les investissements et l'emploi local. Rien de mieux pour décourager le développement territorial et inciter au dumping fiscal entre communes.

La taxe carbone peut se décliner selon plusieurs versions. Si elle est construite sur la base du bilan CO2 Ademe, elle risque d'être d'un compliqué insupportable. Si c'est une vraie taxe carbone (taxant le contenu carbone incorporé), ce peut être une belle innovation. En détaxant le travail et les investissements et en encourageant l'autonomie carbone, elle favorise les entreprises incorporant de nombreux emplois de proximité. Mais d'un autre coté, les communes auront moins intérêt à développer les Enr qui réduiraient l'assiette de leur fiscalité ! C'est le coté pervers de toutes les taxes environnementales non incluses dans la fiscalité générale.

Certains Etats américains ont remplacé leur fiscalité territoriale par une taxe de cette nature. On en connaît les avantages et les inconvénients.

Au titre des inconvénients, les problèmes qui surgissent lorsque le taux de la taxe carbone est différent selon le territoire. Cela nuit à la convergence vers une valeur unique du prix de l'équivalent pétrole. Par ailleurs, si le taux est modulable par commune, cela risque de rendre cette taxe non compensable aux frontières alors qu'un de ses principaux avantages était que la compensation est autorisée par les règles de l'OMC (ce qui n'est pas le cas du coût des permis d'émettre). L'Europe avait admis de porter cette discussion à son agenda.

Enfin, le fait que l'assiette de cette taxe soit territorialisée risque d'interdire un processus de report en chaine comparable à celui de la TVA au profit d'une assiette calculée sur un bilan fiscal comparable à celui du bilan carbone ADEME, ce qui n'est pas une bonne nouvelle.

Comme le principe de la taxe carbone-co2, adopté par le Grenelle, reporté à plus tard et combattu par certains organismes financiers pose problème, on peut se demander si cette idée n'est pas une manière d'enterrer la taxe carbone.

Lors d'une récente réunion de la commission DD du Medef (laquelle défend plutôt le principe de cette fiscalité moderne et très incitative à l'emploi relocalisé), j'ai eu la surprise de constater que l'Ambassadeur de France du DD auprès des négociations internationales (ambassadeur travaillant avec Jean-Louis Borloo) était plus que réservé sur cette taxe et expliquait que" les grandes entreprises américaines qui la soutenaient versus les propositions européennes de marché depermis n'avaient cette position que parce qu'elles avaient la conviction qu'elle ne verrait jamais le jour..." Explication pour le moins spécieuse...

En revanche, j'ai également noté la demande du PdlR que le G20 respecte l'esprit du Bretton Woods dans le volet réforme financière et intégre la discussion es monnaies et le développement de réserves complémentaires au dollar, lesquelles pourraient se fonder sur les certificats carbone. Proposition que je défends depuis plus de deux ans maintenant.

Merci de votre avis.

Dossier à suivre !

Première réaction à chaud. Patrice Hernu
 


 
 
le 06-02-2009 11:00

Les plans locaux de l'habitat pourront fusionner avec les programmes locaux d'urbanisme (IN Localtis Info)

Projet de loi Logement

Les plans locaux de l'habitat pourront fusionner avec les programmes locaux d'urbanisme

publié le 05 février 2009

A l'occasion de ses séances des 3 et 4 février, l'Assemblée nationale a adopté de nouveaux amendements intéressants au projet de loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion, déjà voté par le Sénat le 21 octobre dernier.
Les députés ont ainsi étendu, avec l'avis favorable du gouvernement, le dispositif "Malraux réformé" aux quartiers anciens dégradés. Cette disposition temporaire - qui doit favoriser l'apport de capitaux privés sur les opérations de rénovation dans ces quartiers - s'appliquera jusqu'au 31 décembre 2015, dès lors que la restauration aura été déclarée d'utilité publique. Par la même occasion, les députés ont élargi et précisé le champ d'application du programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (article 7 et article additionnel après l'article 8).
Plusieurs amendements à l'article 9 concernent les programmes locaux de l'habitat (PLH). L'un d'eux ajoute ainsi au contenu de la convention de délégation de compétence conclue entre l'Etat et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) la définition de "la typologie des logements à construire au regard d'une évaluation de la situation économique et sociale des habitants et futurs habitants et de son évolution prévisible". Cette typologie doit notamment préciser l'offre de logements locatifs sociaux (PLS et PLUS) et très sociaux (PLAI), ainsi que l'offre privée conventionnée Anah sociale et très sociale. Un autre amendement précise les motifs qui peuvent donner lieu à modification d'un PLH par l'organe délibérant de l'intercommunalité : pour mettre le PLH en conformité avec les dispositions législatives et réglementaires entrées en vigueur après son adoption ou pour tenir compte des évolutions du contexte démographique, économique et social. Le flou juridique qui régnait jusqu'alors sur ces motifs soulevait des difficultés pour les EPCI concernés comme pour les services de l'Etat. Toujours dans le sens de la simplification et de la clarification, un autre amendement permet la fusion entre le PLH et le programme local d'urbanisme (PLU), lorsque ce dernier couvre l'intégralité du territoire de l'EPCI concerné. Enfin, un amendement aligne la durée des plans départementaux de l'habitat sur celle des PLH.
Un article additionnel (après l'article 9 quater) simplifie le régime juridique des sociétés publiques locales d'aménagement (SPLA), qui peinent à se développer. Bien que les SPLA demeurent des sociétés anonymes, une dérogation au Code du commerce leur permettra de ne compter que deux actionnaires, au lieu des sept normalement exigés. Pour sa part, un amendement à l'article 9 undecies étend aux sociétés d'économie mixte (SEM) la possibilité de se voir déléguer par le préfet le droit de préemption dans les communes faisant l'objet d'un contrat de carence au titre de la loi SRU. Jusqu'à présent, cette possibilité de délégation était réservée aux organismes HLM et aux établissements publics fonciers.
Enfin, un amendement à l'article 10 donne aux communes la possibilité d'autoriser directement - dans les secteurs situés dans les zones urbaines délimitées par les PLU et dans la limite de 20% - un dépassement des règles relatives au gabarit, à la hauteur, à l'emprise au sol et au coefficient d'occupation des sols. Jusqu'à présent, cette possibilité était prévue uniquement pour l'agrandissement des bâtiments à usage d'habitation. Pour le rapporteur de la commission des affaires économiques, il s'agit là de s'inscrire dans les objectifs fixés par le président de la République dans son discours de Douai sur le plan de relance de l'économie française.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 


 
 
le 03-02-2009 12:59

LE DEVELOPPEMENT DURABLE: QUELLE REALITE POUR LES FRANCAIS? VU PAR IPSOS

 
2 février 2009 - A l’occasion des 5èmes Assises Nationales du Développement Durable et à la demande du Conseil régional Rhône-Alpes qui est le chef de file de cette manifestation les 19, 20 et 21 janvier 2009, Ipsos a réalisé une enquête auprès de la population française sur sa connaissance, ses convictions et ses pratiques en matière de développement durable. Il en ressort une maturité croissante de la population sur le sujet, non seulement sous l’angle des convictions mais aussi sur celui de l’engagement personnel.

Le développement durable : qu’en sait-on d’abord ?

Consacré par le sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 et médiatisé depuis cette date, le concept relativement complexe de "développement durable" est un terme aujourd’hui totalement vulgarisé auprès du grand public. L’enquête réalisée en fin d’année 2008 révèle en effet que 97% des Français déclarent avoir déjà entendu parler de l’expression "développement durable". Le chemin parcouru est grand, ne serait-ce que depuis ces deux dernières années où près d’un tiers de la population ignorait ce concept et, parmi ceux qui disaient le connaître, un tiers seulement déclarait avoir une idée précise de sa signification. Force est de reconnaître que les alertes successives sur la pénurie potentielle des ressources énergétiques naturelles (avec leurs conséquences sur le budget des ménages), tout comme la crise économique, ont largement contribué à cette vulgarisation.

Spontanément, le concept de développement durable connote le plus souvent (cité par près de 2 répondants sur 3) la dimension environnementale mais pas seulement. Pour près d’1 Français sur 4 le développement durable est aussi associé à la sphère de l’économie, à la notion de long terme et, presque dans la même proportion, au champ social.

Sur relance et à partir de choix proposés, pour 87% des personnes interrogées l’environnement est bien le premier domaine concerné par le développement durable, devant l’activité économique et financière (56%) et la solidarité - l’équilibre social (50%). Dans le triptyque - Environnement, Economie, Social - la dimension environnementale est toujours la première citée comme étant concernée par le développement durable, mais de façon beaucoup plus appuyée par les plus jeunes (citée en premier rang par 69% des moins de 35 ans vs 48% par des 60 ans et plus).

En outre, ce qui est vraisemblablement la conséquence des semaines de crise économique précédant la mesure, c’est la restitution par 45% des interviewés, parmi les domaines concernés par le développement durable, du "mode de gouvernance ou façon de gérer de l’Etat, des collectivités et des entreprises". Etaient ensuite restituées la santé (40%) et, dans une moindre mesure, l’éducation (22%).

Quel est le degré de prise de conscience à fin 2008 de la population ? Est-on prêt à changer de cap ?

Fin 2008, sur fond de crise économique qui exacerbe les sentiments, les Français se montrent particulièrement sensibilisés aux questions environnementale et sociale. Ainsi, 93% des Français jugent la situation préoccupante en ce qui concerne le réchauffement de la planète (parmi lesquels près des deux tiers la jugent vraiment préoccupante). Même constat pour la raréfaction des ressources naturelles.

C’est également dans la sphère sociale que se focalisent les inquiétudes et en premier lieu à propos des inégalités sociales en France dont la situation est jugée vraiment préoccupante par 47% des interviewés et plutôt préoccupante par 44%. Un consensus existe également sur la question du logement (situation jugée préoccupante par 90%), de l’accès à la santé (77%), des conditions de travail (74%) ou plus encore des inégalités entre pays du Nord de la planète et pays du Sud (85%).

Les Français semblent adhérer fortement à une nécessaire mobilisation collective de la population sur l’environnement. Ainsi, 80% reconnaissent que la protection de l’environnement est un sujet crucial et que plus on en parle, mieux c’est. Malgré cette prise de conscience massive, ils ne semblent pas prêts à sacrifier leur emploi pour autant : 42% considèrent que l’environnement c’est important mais que cela doit venir après l’emploi alors que 23% considèrent que l’emploi doit venir après l’environnement et que le tiers restant ne veut pas se prononcer sur cette question.

Au-delà de la problématique de l’environnement, les Français ont pris la pleine mesure des enjeux sociétaux via la nécessaire solidarité envers les populations fragilisées ou la mise en place de programmes de soutien ciblés. Ainsi 86% d’entre eux se disent favorables aux initiatives en faveur de l’entrepreneuriat solidaire (l’aide à domicile pour les personnes âgées ou l’insertion des demandeurs d’emploi), 73% considèrent, certes à divers degrés, que le développement durable ce sont aussi des actions indispensables comme le maintien, voire le renforcement, des services publics et d’intérêt général en milieu rural ou dans les quartiers d’habitat social ou encore, pour 69%, comme la mise en place de programmes de formation et de reconversion pour faciliter la réinsertion sociale des demandeurs d’emploi.

De la prise de conscience au geste concret individuel : une évolution très notable.

Si 89% des Français s’accordent sur le fait que chaque individu devrait avoir à cœur de transmettre la planète aux générations futures avec autant sinon davantage de ressources, leurs actes - certes un peu moins en harmonie avec leur conviction déclarée - témoignent d’une évolution notable. 69% disent acheter de plus en plus de produits qui respectent l’environnement et 66% adhèrent au principe selon lequel pour améliorer notre qualité de vie, il faut réduire notre consommation. Un grand chemin parcouru depuis ces dernières années, où seule une minorité adoptait de tels comportements.

Témoignant encore de ces efforts quotidiens, et de comportements écologiques devenus quasi systématiques, 65% de la population déclarent toujours trier les déchets ménagers, 67% disent toujours éviter de prendre des sacs en plastique aux caisses des supermarchés, 59% déposent toujours les piles ou batteries usagées chez les revendeurs plutôt que de les jeter, 39% utilisent toujours des appareils économes en énergie (ampoules basse consommation, appareils électroménagers classe A), 36% limitent toujours les achats de fruits et légumes aux fruits et légumes de saison, 35% rapportent toujours les médicaments périmés ou inutilisés chez le pharmacien, 24% préfèrent toujours un autre mode de transport à la voiture pour des déplacements courts ou quand cela est possible.

Certes, d’autres pratiques restent encore marginales - 8% seulement des Français disent éviter toujours d’acheter des produits parcourant de longues distances à cause de la pollution générée par le transport - et les moyens coercitifs montrent leurs limites, notamment le concept du pollueur-payeur. Ainsi, seuls 14% sont tout à fait d’accord sur le principe d’être personnellement sanctionnés sur un plan financier en cas de non respect des bonnes pratiques en matière d’environnement et 32% plutôt d’accord.

L’action concertée de tous peut-elle permettre d’améliorer la situation pour les générations futures ?

La prise de conscience des Français - des constats sévères et réalistes - s’accompagne toutefois d’une vision optimiste quant à l’efficacité d’une action globale, conjointe de l’ensemble des acteurs : pouvoirs publics, associations, entreprises, citoyens.

Les interviewés considèrent en effet qu’une telle action de l’ensemble des acteurs peut avoir un impact positif pour améliorer la situation des générations futures dans les domaines du logement en France (74% des opinions), de l’accès à la santé (74%), des conditions de travail en France (70%) et des inégalités sociales en France ou encore dans les domaines de l’environnement, en particulier par rapport au réchauffement de la planète (72%).

Un plus grand scepticisme est exprimé en revanche sur la capacité collective à améliorer la situation pour la question de la raréfaction des ressources naturelles (36% n’y croient pas), celle des inégalités sociales (34% n’y croient pas non plus) ou plus encore pour la question des inégalités Nord/Sud (43% ne croient pas à une amélioration de la situation).

Quels repères dans le monde d’aujourd’hui et pour celui de demain ?

Signe des temps, pour traduire au mieux la richesse d’un pays, les Français placent en premier rang la qualité de vie de la population en général (premier critère cité mais aussi restitué pour 57% des interviewés parmi les 3 premiers critères de richesse parmi les 12 suggérés). Alors que les indicateurs économiques se situent pour leur part au second plan : le salaire moyen (situé pour 41% parmi les 3 premiers critères) ou le taux de chômage (31%). Quant au PIB (dont, pour mémoire, JF Kennedy disait déjà qu’il "mesure tout sauf ce qui rend la vie digne d’être vécue") il n’est considéré comme l’un des trois premiers indicateurs de richesse que par seulement 27% des répondants.

Bien sûr, certains critères sociétaux ressortent aussi comme le nombre d’habitants en-dessous du seuil de pauvreté (40%), ou plus secondairement, l’indice du moral des ménages (15%). De même est évoquée à un niveau moindre la « performance » sanitaire, sans doute parce que moins sensible dans le pays où est réalisée l’enquête avec l’état de santé général de la population (36%) et l’espérance de vie (19%).

Dans un monde sans cesse en mouvement, la structure familiale reste un repère essentiel aux yeux du plus grand nombre : 75% considèrent ainsi le fait d’être heureux en famille comme un critère de vie majeur. L’accomplissement par le travail ressort également comme une valeur de référence avec 57% des répondants qui valorisent la stabilité ou l’intérêt dans le travail et, sans surprise, l’aisance matérielle et financière reste un élément constitutif du bien-être individuel pour 49% des interviewés pour qui gagner suffisamment d’argent pour bien profiter de la vie est l’un des trois critères de vie qui compte le plus parmi les 9 critères suggérés.
 
Enfin, dans un monde où l’information et la culture se sont largement développées et vulgarisées, la connaissance permanente répondrait aussi à un besoin fondamental : pouvoir continuer à découvrir des choses tout au long de la vie est l’un des trois critères de vie comptant le plus pour 53% des Français.

La hiérarchie des valeurs n’est toutefois pas transgénérationnelle. Au-delà du plébiscite de la quête du bonheur familial, un renversement des valeurs s’opère vers l’âge de 45 ans. Valeurs davantage matérialistes  centrées sur la réussite et l’aisance économique pour les plus jeunes et valeurs davantage tournées vers l’autre et la découverte pour les plus âgés.

Réformer seulement ou repenser totalement les modèles économiques ?

Sans surprise, l’opinion publique est particulièrement sensibilisée aux problèmes économiques actuels, aussi adhère-t-elle fortement à la nécessité pour les entreprises d’adopter un comportement éthique dans leurs pratiques financières ou de gestion (89% tout à fait ou plutôt d’accord) et à la priorité aujourd’hui en France de sauver l’industrie pour éviter les délocalisations, les fermetures d’usine ou le chômage technique (86%). Un très fort consensus existe également (73% des opinions) sur la nécessité pour l’Etat d’intervenir dans l’économie pour obliger les entreprises à mettre davantage les salariés au cœur de leurs préoccupations.

La confiance est bien loin d’être revenue et les risques bien loin d’être jugulés à ce jour. Alors que seuls 10% des interviewés considèrent que le système boursier et financier est désormais sous contrôle et qu’il n’y a plus de risque de nouvel effondrement des marchés, la très grande majorité (80%) considère qu’une nouvelle régulation de l’économie est à inventer à l’échelon international. Chargée d’un grand nombre de maux, la mondialisation apparaît toutefois aussi comme une opportunité pour 52% des Français, qui considèrent qu’il s’agit d’une chance pour engager des actions concertées entre tous les pays sur le développement durable.

Exposés à une crise économique et financière qui a montré les limites des modèles économiques des pays occidentaux, 9 Français sur 10 considèrent qu’il est temps aujourd’hui de réformer, voire de repenser les modèles économiques. L’encadrement par des règles nouvelles pour éviter les excès est la solution privilégiée par le plus grand nombre (59%), alors que certains se montrent plus radicaux en considérant que les modèles économiques doivent être remis en question, repensés totalement (31%).

Au final, les mises en garde de plus en plus répétées sur la nécessaire gestion des ressources naturelles ainsi que la crise économique et financière ont dopé la prise de conscience des Français sur la problématique du développement durable, en mettant le doigt sur la question économique et sociale qui lui est étroitement liée. Si des freins demeurent, il est incontestable que les comportements individuels sont en train de changer, la crise pousse à consommer différemment et les gestes en faveur de la planète deviennent plus partagés et plus quotidiens.


 


 
 
le 02-02-2009 12:37

Position de la Société Française des Urbanistes à l’attention du Comité Balladur pour la réforme des collectivités locales

Position de la Société Française des Urbanistes
à l’attention du Comité Balladur
pour la réforme des collectivités locales
 
L’intercommunalité, c’est désormais la ville durable territoire de cohérence
pour une vie locale dans une vision globale.
 

Les urbanistes ont les cartes en main pour comprendre et mesurer les évolutions qui ont
concerné nos territoires, en particulier celles de ces trente dernières années.
La Société Française des Urbanistes, la plus ancienne des organisations professionnelles de
l’urbanisme en France et la plus importante de par le nombre de ses membres, fédère des
urbanistes issus de tous les modes d’exercice, qu’il s’agisse des professions libérales, des
agences d’urbanisme, ou des services publics de nos collectivités locales. En prise au quotidien avec les pouvoirs locaux, les urbanistes sont donc pleinement insérés dans les réseaux de l’action publique territoriale.
Notre propos est à la fois concis et alarmiste :
Avec plus de 180 agglomérations structurant le territoire national, le fait urbain s’est
imposé comme un des éléments majeurs du paysage économique et social français, et
pourtant les villes1, leur gestion et leur devenir ne sont pas reconnus comme tels sur le
plan institutionnel. Ce déni du fait urbain, alors que notre société loge, emploie et cultive une population très majoritairement urbaine constitue indéniablement une anomalie. Les lois de décentralisation successives ont systématiquement bridé les compétences et la possibilité d’avoir un projet stratégique, transversal et durable pour nos agglomérations et nos métropoles.

 

Relever les défis du gouvernement des agglomérations françaises, voilà qui implique de
mettre à jour le « logiciel » - obsolète - de notre organisation territoriale.
Les lois sur l’intercommunalité et SRU - et aujourd’hui sur le Grenelle de l’Environnement - ont amorcé la mise en place d’un certain nombre de procédures, en ont toiletté d’autres de façon à donner des compétences ciblés aux territoires urbains, soit à travers les communautés, soit à travers des dispositifs plus ciblés comme les syndicats mixtes. Schémas de cohérence territoriale (SCOT), programme locaux de l’habitat (PLH), plans de déplacements urbains (PDU) sont les trois principales procédures issues de ce toilettage, aujourd’hui.


Une décennie plus tard, on mesure les avancées et les limites de ces approches encore trop
verticales et spécialisées. La fragmentation territoriale des politiques urbaines ne permet
pas de voir émerger un véritable pouvoir d’agglomération, à l’inverse de ce qu’il est possible d’observer dans d’autres pays européens.
A l’heure de la mise en chantier législatif du Grenelle de l’Environnement - qui opte pour des démarches résolument globales et mieux intégrées, il nous semble donc prioritaire de confier aux agglomérations et à l’intercommunalité le rôle de pivot pour tout ce qui concerne la maîtrise des évolutions du fait urbain, de l’urbanisme en somme.


Cette proposition aborde ainsi les cohérences territoriales, à partir des couples :
- Europe/France : Pour les missions fondamentales d’aménagement du territoire de
l’Etat ;
- Région/Département : Pour les directives qui concernent le territoire de la région et de
l’inter régional, avec la trame verte et bleue, pour garantir les continuités et corridors
écologiques et la trame orange et rouge pour décider des schémas de transports et de
déplacements durables ;
- Intercommunalité/Commune : Pour organiser et développer une agglomération,
c'est-à-dire une ville, territoire en recherche de cohérence, pour une vie locale
dans une vision globale.

 

Cet effort de clarification et de mise en cohérence suppose, tout particulièrement à notre sens, une décision politique en 5 points :


- Attribuer aux agglomérations une compétence générale et non plus de simples
compétences transférées par les communes ;
- Faire des communautés le « lieu de débat principal de définitions des stratégies et de
mise en oeuvre des procédures d’aménagement du territoire », en transformant l’EPCI en
« communauté territoriale », brique de base de la gouvernance locale dont les élus
seraient désignés au suffrage universel direct ;
- Donner les moyens à travers un « plan communautaire d’urbanisme » de disposer d’un
document cadre, leur permettant de lier maîtrise d’un développement durable et définition
de politiques de déplacements, d’habitat et de développement économique ;
- Maîtriser le domaine public, en particulier celui de la voirie, sur leur territoire ;
- Opérer enfin une refonte globale de la fiscalité locale et en particulier de la fiscalité
de l’urbanisme. Celle-ci gagnerait à être plus vertueuse sur le plan environnemental.

 

Nous n’ignorons pas les incohérences de nombreux périmètres, souvent issus de compromis à court terme. Il nous semble essentiel de « forcer » le destin des territoires en introduisant de façon systématique le bilan carbone comme outil d’évaluation des projets et des procédures, bilan carbone qui, pour être pertinent, devra prendre en compte le « territoire vécu » et pas le seul périmètre institutionnel.


Munie de ces outils, l’intercommunalité pourra enfin mieux peser sur le développement
territorial durable. Nous avons là une opportunité historique pour inscrire la ville dans
l’espace des réformes.

 


 
 
 

Ajouter un commentaire

Pseudo : Réserve ton pseudo ici
Email :
Site :
Commentaire :

Smileys

 
 
 
Rappel article