La Sages aménage l'éco-quartier de Grenoble
En plein cur de la ville de Grenoble, qui se veut pionnière dans le domaine de l'éco-construction en France, le terrain d'une ancienne caserne de 8,5 hectares, comptera d'ici 2010, plus de 850 logements dont au moins 35 % de logements sociaux, 16 000 m² de commerces et bureaux, une école élémentaire, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un pôle sportif et un nouveau parc urbain de 3, 5 hectares. « Une nouvelle façon d'habiter, plus économe, plus respectueuse de l'environnement, c'est ce que souhaitent ici les habitants et la majorité politique » confie Valérie Dioré, directrice de la Sages, société d'économie mixte qui aménage l'éco-quartier de la Zac De Bonne. A terme, l'éco-quartier totalisera 900 m² de panneaux produisant de l'énergie solaire thermique et photovoltaïque pour les logements et 1 000 m² de photovoltaïque sur la toiture de l'espace commercial, ce qui sera une première en France. L'objectif, ici, est de favoriser la construction de bâtiments bioclimatiques et d'instituer une gestion innovante des énergies. « Grenoble a 4 à 5 ans d'avance sur les constructions durables » affirme Valérie Dioré. C'est dans le cadre du programme européen Concerto que la Sem développe son projet (4 projets retenus en France sur 50 candidatures). Créé en 2003, ce programme de R&D sur l'efficacité énergétique des bâtis vise à réduire par deux les consommations d'énergie dans les logements et à produire des énergies renouvelables. Pour cela, le consortium Sesac s'est constitué. Trois agglomérations, Växjö (Suède), pilote du consortium, Delft (Pays-Bas) et Grenoble mutualisent leurs connaissances et leurs pratiques pour constituer, à l'horizon 2010, un référentiel de retours d'expériences et de normes à vocation française et européenne. « Les échanges d'expériences sont riches entre les membres du consortium » ajoute Valerie Dioré. « Nous avons créé des formations liées à la HQE (haute qualité environnementale) pour les compagnons de chantier, afin de changer les méthodes et les mentalités » complète-t-elle.
La commission d’équivalence de diplômes créée par le décret n°2007-196 de 13 février 2007 complété par deux arrêtés des 19 juin et 26 juillet 2007 fonctionne auprès du CNFPT depuis le mois d’octobre 2007.
75800 PARIS CEDEX 08
[ 24/03/09 ]
Les pérégrinations d'un pot de yaourt représentent un cas d'école étudié par plusieurs chercheurs en Allemagne et en France, et remis en exergue par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) parce que très éloquent. Les composants nécessaires à sa fabrication puis le produit fini parcourraient, entre les matières premières et la table du consommateur, selon l'étude allemande, plusieurs milliers de kilomètres. L'énergie consommée en transport et réfrigération pour la production d'un seul petit pot permettrait de faire rouler un poids lourd de 40 tonnes sur 21 mètres ou une voiture sur 125 mètres. En additionnant toutes les étapes de la « supply chain » sous température dirigée, les émissions de gaz à effet de serre dépendent du canal de distribution choisi : la plus mauvaise solution environnementale est celle de l'hypermarché (320 grammes de gaz à effet de serre/kilo de yaourt), la moins mauvaise, celle de la boutique de proximité ou l'achat en e-commerce (250 grammes de GES/kilo). « Les grandes surfaces ont une bonne efficacité dans leurs propres dépenses énergétiques, mais elles reportent la gestion du dernier maillon sur leurs clients, dont les déplacements en voiture sont inefficaces », souligne-t-on à l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets) qui a mené l'étude française.
LE MONDE | 20.03.09 | 16h03 • Mis à jour le 20.03.09 | 16h03
Catherine Charlot-Valdieu, présidente du Réseau européen pour un développement urbain durable (Suden)
Une bonne partie des prétendus "éco-quartiers", qui se veulent respectueux de l'environnement, ne suit pas une véritable démarche de développement durable. C'est la conviction de Catherine Charlot-Valdieu, présidente du Réseau européen pour un développement urbain durable (Suden), qui vient de publier, avec Philippe Outrequin, L'Urbanisme durable (éd. Le Moniteur, 295 pages, 59 euros). A l'heure où les projets se multiplient dans l'Hexagone pour combler le retard français, ce guide méthodologique et critique se nourrit de nombreux exemples étrangers, de Vancouver à Malmö, de Barcelone à Stockholm et de Bristol à Fribourg.
Que manque-t-il à certains projets pour mériter le titre d'éco-quartiers ?
En France, plus de cent vingt projets en cours d'étude ou de réalisation se proclament éco-quartiers. Il manque une enquête pour distinguer le vrai du faux. Les maires abusent de cette appellation : il y a des subventions à la clé, c'est politiquement payant et ça attire l'attention des médias. Mais il ne suffit pas de faire un lotissement de maisons zéro énergie pour créer un éco-quartier.
Quand ils veulent aménager "vert", les élus acceptent des surcoûts allant jusqu'à 20 % pour obtenir des labels type "bâtiment basse consommation", qui les exonèrent de réfléchir à la démarche de conception urbaine, pourtant plus stratégique que la performance énergétique des édifices. Les bâtiments expérimentaux sont des vitrines, qui peuvent servir à tester des techniques, mais qui ne règlent pas la question de la ville durable. Un quartier, ça a une certaine taille, ça doit s'intégrer dans le tissu de la ville et, en plus d'y habiter, on y travaille, on y fait ses courses, on y a des loisirs...
Au-delà des économies d'énergie, les éco-quartiers mettent en avant les espaces verts, le recyclage des déchets, les transports en commun... Ça ne suffit pas ?
Il y a une ambiguïté dans le terme même d'éco-quartier par rapport à celui de quartier durable. Cela conduit, en France, et dans d'autres pays comme la Chine, à afficher des ambitions avant tout liées à l'environnement, alors que le développement durable doit s'appuyer sur deux autres piliers tout aussi importants : l'économie et le social. Pour créer un véritable éco-quartier, il faut une démarche de projet reposant sur un diagnostic et des objectifs portant sur les trois piliers. Mais l'économie et le social ne se règlent pas à l'échelle du quartier. C'est pourquoi un éco-quartier ne peut marcher que dans une stratégie à l'échelle de la ville.
Vous défendez le principe de la concertation dans l'élaboration des éco-quartiers. Pourquoi est-ce important ?
La concertation est nécessaire, mais pas telle qu'elle est menée le plus souvent, c'est-à-dire sous forme d'information ou de consultation des habitants. La démarche de projet implique un processus d'amélioration continue, en partenariat avec tous les acteurs locaux : commerçants, riverains, entreprises... C'est par la concertation que le projet d'éco-quartier, avec ses innovations techniques, peut servir à améliorer les compétences et la compétitivité des entreprises locales. Si on utilise des panneaux solaires allemands, des éoliennes danoises et des isolants chinois, où est l'intérêt pour l'économie de la région ? C'est aussi comme cela qu'on peut éviter que les éco-quartiers deviennent des ghettos de riches bâtis à côté de zones d'habitat populaire dégradé. L'éco-quartier doit prendre en compte ce qui se passe alentour.
Les éco-quartiers sont toujours des constructions neuves. Est-ce inévitable ?
Les élus aiment inaugurer de belles vitrines, c'est pourquoi ils privilégient le neuf. Or l'enjeu majeur, c'est la réhabilitation de la ville existante. De ce point de vue, l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) a été un ratage complet, alors qu'elle a été mise en place par le même Jean-Louis Borloo qui allait ensuite animer le Grenelle de l'environnement ! On aurait pu décider que tous les projets ANRU devaient devenir des éco-quartiers. C'est ce qu'a réussi l'équivalent italien de l'ANRU à Turin et à Milan.
Le ministère de l'écologie a lancé un concours pour distinguer les meilleurs projets d'éco-quartiers et la présidence française de l'Union européenne a relancé, en novembre 2008, l'idée d'un cadre de référence sur la ville durable. La France rattrape-t-elle son retard en la matière ?
Cela fait des années que l'Europe parle de ce cadre de référence. Quand ça arrange un gouvernement, on relance la machine : c'est ce qu'a fait Nicolas Sarkozy. Mais quand Paris dit à l'Europe qu'il faut créer et encadrer les villes durables, ça fait bien rire des pays comme les Pays-Bas, qui ont intégré ces problématiques depuis longtemps, on le voit de manière exemplaire à Utrecht ou à Breda. En matière d'éco-quartiers, la France est la dernière de la classe.
Propos recueillis par Grégoire Allix
1. mistral le 08-01-2010 à 07:49:22
Votre remarque au sujet de la faiblesse de la prise en compte environnementale dans les projets de requalification urbaine ANRU est pertinente. L'Etat devrait être pilote en terme de développement d'éco quartiers...
WEBTRAINS.NET - REDACTION FRANCOPHONE
05/03/2009 à 08 HEURES 18
Grâce au trafic ferroviaire des marchandises, la compagnie de chemin de fer suisse soulage l'environnement de près de 1,3 millions de tonnes de CO2 par an et soutient désormais la démarche de ses clients en leur fournissant un rapport individuel d'émissions.
C'est incontestable: le transport de marchandises par le rail est
plus écologique que le trafic par poids lourds sur les autoroutes.
C'est particulièrement vrai en Suisse où le réseau ferroviaire est
presque entièrement électrifié et où plus de 70 pour cent du courant
électrique utilisé par le train provient de l'énergie hydraulique
propre. «Si, en 2008, nos transports avaient été effectués par la route
et non par le rail, cela aurait représenté une pollution supplémentaire
de l'environnement de l'ordre de 1,3 millions de tonnes de CO2.»,
calcule Nicolas Perrin, Directeur de CFF Cargo, avec EcoTransIT, le
calculateur des émissions polluantes. Cela correspond aux rejets
annuels de CO2 d'environ 250 000 personnes en Suisse.
Afin que
les clients de CFF Cargo puissent aussi tirer profit de cet avantage
écologique et l'exploiter pour leur propre gestion environnementale, la
compagnie ferroviaire suisse établit pour la première fois un rapport
individuel d'émissions pour les clients. «Ce comparatif des émissions
entre tous les transports que nous effectuons est facile à intégrer
dans les systèmes de gestion de l'environnement des entreprises et à
présenter dans les bilans écologiques», souligne Nicolas Perrin.
Les
données sont calculées d'après la méthodologie d'EcoTransIT, lequel a
été conjointement développé par CFF Cargo et cinq autres sociétés
ferroviaires européennes, l'Université de Hanovre, ainsi que
«l'Institut für Energie-und Umweltforschung» (ifeu) indépendant de
Heidelberg, en coopération avec l'Union internationale des chemins de
fer. Ce système calcule avec précision l'impact environnemental des
transports de marchandises au sein de l'Europe, tous modes de transport
confondus, en comparant de manière très détaillée la consommation
d'énergie et les émissions nocives des transports par train, camion,
bateau et avion, et aide ainsi les utilisateurs à optimiser leur propre
bilan énergétique.
«De plus en plus d'entreprises veulent une
logistique à un bilan écologique positif», constate Nicolas Perrin.
«Grâce au rapport d'émissions détaillé pour tous les transports
ferroviaires, nous soutenons cette tendance et offrons à nos clients un
avantage concurrentiel immédiat».
David Herrgott
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