Selon des données publiées par l'Agence européenne pour l'environnement fin 2008, si les transports routiers sont en augmentation, la pollution atmosphérique qu'ils génèrent serait en baisse, grâce aux évolutions du parc et des pratiques.
Premiers émetteurs de gaz à effet de serre en France et deuxièmes dans
l'Europe des 25, les transports seraient responsables de 26 % des
émissions de dioxyde de carbone en Europe, derrière l'agriculture (39
%) et devant l'habitat (19 %) et l'industrie (16 %). Le transport
routier reste le mode de transport le plus émetteur : en France, la
route serait responsable de 92 % des émissions de GES du secteur. Le
transport routier est également le plus gros émetteur de polluants
locaux.
Aujourd'hui, du fait du développement économique et du mode de vie dans
l'Union européenne, les transports sont en augmentation constante,
quels que soient leurs usages : marchandises, voyageurs… Néanmoins, si
le transport ne cesse de croître sur le territoire européen, la
pollution émise par ce secteur progresse de manière différente.
Evolutions technologiques, nouvelles normes et nouveaux usages ont
entraîné une baisse de la pollution des transports. Les indicateurs
TERM (transport and environment reporting mechanism) publiés fin 2008
par l'Agence européenne pour l'environnement montrent en effet que les
émissions atmosphériques de polluants des transports sont en baisse en
Europe. Cette diminution hors gaz à effet de serre serait
particulièrement élevée pour les transports routiers.
Le transport de marchandises en nette augmentation
En Europe, le volume de marchandises transportées et les distances
n'ont cessé d'augmenter du fait de l'élargissement européen, de la
mondialisation des marchés et de l'accroissement des échanges et ce,
quel que soit le mode de transport utilisé : transports routiers,
maritimes et rail ont nettement progressé entre 1995 et 2005.
Le transport routier domine encore avec 44 % des tonnes-km transportées
en 2005 dans l'Europe des 25, soit une augmentation de 38 % par rapport
à 1995. Il représenterait 73 % du fret terrestre en Europe, 79 % en
France. Si en Europe, entre 1995 et 2005, le fret par rail a augmenté
de 10 %, en France celui-ci baissait de 15 %. Quant au transport par
bateau, celui-ci progressait de 34 % sur la même période, avec de
larges différences selon les pays : la navigation fluviale transportait
en 2005 32 % des tonnes-km aux Pays-Bas et 14 % en Allemagne et en
Belgique contre seulement 2,5 % en France.
Transport de voyageurs : une progression des transports par rail et aérien
Le transport de voyageurs a crû moins vite que le transport de
marchandises sur la période 1990-2004. La croissance de la circulation
automobile ralentit en Europe depuis 2005, alors que les transports
aérien et par rail augmentent.
Malgré tout, la voiture particulière domine encore : elle représentait
en 2005 81 % des transports terrestres en Europe, 83 % en France. Si le
taux de motorisation des ménages européens ne cesse d'augmenter (poussé
par la Grèce, l'Espagne et le Portugal), la croissance de la
circulation automobile ralentit en Europe et diminue en France, du fait
notamment d'une hausse du prix des carburants.
La France est le premier pays d'Europe pour le nombre de passagers-km
par rail en raison d'un réseau ferré bien développé et du plus grand
réseau de train à grande vitesse d'Europe. C'est d'ailleurs, avec le
Royaume-Uni et l'Irlande, le pays à plus forte croissance du nombre de
passagers-km par rail de 1995 à 2005.
Sur la même période, la hausse du transport aérien européen est 2,5
fois supérieure à celle de la voiture. Mais, sa part modale reste
encore faible : l'aérien ne représente ''que'' 8 % des voyageurs-km en
2004.
Des transports de plus en plus efficients
Les transports sont le deuxième contributeur de gaz à effet de serre
d'origine humaine en Europe après la production d'énergie. Le transport
routier est de loin le mode le plus émetteur.
Néanmoins, si l'aérien a consommé toujours plus d'énergie, la
consommation des autres modes de transport a diminué ou s'est
stabilisée cette dernière décennie.
L'évolution des technologies et des usages a en effet mené à un gain
d'efficience du transport routier. Néanmoins, si les progrès
technologiques mènent à une baisse significative des émissions de CO2
et surtout des autres polluants (disparition du plomb et du soufre dans
les carburants routiers, équipements de pots catalytiques, filtres à
particules), l'augmentation du trafic routier, l'âge moyen des flottes
de véhicules et le manque d'organisation du trafic routier freinent la
progression de ce secteur.
Au total, la pollution des transports hors GES au niveau européen
connaît une amélioration : tous les indices sont à la baisse, avec des
différences selon les spécificités nationales. En France, par exemple,
à cause du fort taux de diésélisation du parc, ce sont les pollutions
acides qui ont le plus baissé (pollution au NOx et SO2) et les particules totales en suspension (PM) qui ont le moins diminué.
En France, une stabilisation des émissions de GES
Ces dernières années, les émissions de GES des transports de la France
et de l'Europe des 25 ont évolué différemment : les émissions de GES de
l'Europe ont continué d'augmenter alors que celles de la France se sont
stabilisées après une longue période de croissance. Cette situation
résulte notamment du renouvellement du parc automobile par des
véhicules plus économes en énergie et donc moins émetteurs.
Diésélisation du parc, renouvellement du parc par de petites
cylindrées, baisse des consommations unitaires, stagnation de la
circulation routière et diminution de la vitesse seraient à l'origine
de la baisse de la consommation de carburants pétroliers liée au
transport routier en France. Quant à l'avenir, dans un contexte de
crise, l'évolution des émissions balancera désormais entre baisse des
ventes de véhicules nouveaux et diminution conjoncturelle du prix des
carburants. Pour le meilleur ou pour le pire ?
S.FABREGAT
Quelques chiffres sur le secteur des transports
Les émissions de gaz à effet de
serre ont augmenté de 26%, soit 180 millions de tonnes entre 1990 et 2006, à
l’exclusion de l’aviation internationale et du transport maritime (UE-15). Ceci
représente une augmentation plus importante que les émissions annuelles
nationales de la Belgique en 2006, à savoir 132 millions de tonnes, ou de la
Roumanie, à savoir 157 millions de tonnes*.
Entre 1996 et 2006, le volume total de fret mesuré en tonnes-kilomètres pour
les États membres de l’Union européenne a augmenté de 35%, ce qui correspond à
650 millions de tonnes-km et est nettement supérieur au total du transport de
fret de l’Allemagne. Le fret ferroviaire et les voies navigables intérieures
ont connu une diminution de leur part de marché.
Entre 1995 et 2006, le nombre de propriétaires de voitures dans l’UE-27 a augmenté de 22% soit 52
millions de voitures. Ceci représente une augmentation équivalente aux flottes
du Royaume-Uni et de l’Espagne réunies. Le nombre de kilomètres parcourus par
les passagers des pays membres de l’AEE a augmenté de 65 millions de kilomètres
en 2006.
Les polluants atmosphériques provenant des véhicules sont en baisse, mais la
qualité de l’air demeure un problème en Europe. En effet, si au niveau
unitaire, les véhicules émettent moins de polluants, leur multiplication rend
le bilan final très médiocre.
En France, les transports routiers représentent 24% des émissions atmosphériques
de gaz à effet de serre en Pouvoir de Réchauffement Global (PRG), c'est le
premier secteur contributeur avec une augmentation de 20% depuis 1990...
Il faut dissocier la croissance du transport de la croissance économique
Des politiques bien conçues
destinées à gérer la demande de transport peuvent contribuer à réduire les
volumes de transport. Ceci améliorerait l’efficacité du secteur du transport
dans l’économie et dissocierait la croissance du transport de celle de
l’économie. Le rapport confirme en outre que les signaux en matière de prix
jouent un rôle prépondérant dans les choix effectués par les consommateurs.
Ainsi, les services de bus ont connu une augmentation de 20% de la demande,
liée à une hausse de 10% des prix des carburants.
«Nous continuons d’avoir besoin d’objectifs clairs, mesurables, réalistes et
définis dans le temps afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre,
les émissions d’air et le bruit provenant des transports. Et de façon plus
déterminante encore, les consommateurs ont indiqué à travers leur réaction aux
prix instables, l’année dernière, que les prix des carburants et des péages ont
clairement un rôle à jouer dans la satisfaction de la demande en matière de
transport», déclare le professeur McGlade.
Les membres de la Société Française des Urbanistes, se sont réunis en Assemblée générale, le 17 mars 2009 et ont élu leur nouveau Comité Exécutif :
- Jean-Pierre Gautry, Président de la SFU
- Christian Luyton, Secrétaire Général de la SFU
- Régis Dumay, Vice Président, Chargé du Trésor et de l’Economie
- André Sandt, Vice Président, Chargé de la Formation et de la Recherche
- Dominique Lancrenon, Vice Présidente, Chargée des Affaires européennes
- Christophe Miguet, Vice Président, Chargé de la Communication, de
l’information et des Médias
- Dominique Musslin, Vice Président, chargé de l’Emploi et de l’Accueil
professionnel des jeunes urbanistes
Jean Pierre Gautry, réélu Président de la SFU, a proposé, à la suite du débat
d’orientations qui s’est tenu lors de l’Assemblée générale, d’appuyer les actions de la
SFU autour de trois stratégies d’orientations essentielles, au moment où la France
traverse une période de grande mutation économique, environnementale et en
définitive sociétale et culturelle :
- Développer une stratégie de l’Emploi, tous modes d’exercice, public, parapublic
et privé, avec un effort sans précédent pour l’accueil des jeunes urbanistes ;
- Promouvoir une formation professionnelle de haut niveau, en direction des
urbanistes praticiens et des urbanistes chercheurs ;
- Porter à la connaissance du grand public et des maîtrises d’ouvrage, qui le
souhaitent de plus en plus, les travaux des urbanistes et leurs prises de position
à l’articulation des problématiques des villes et des territoires.
Pour répondre à ces attentes, le Conseil d’administration sera enrichi de nouvelles
délégations, lors de sa prochaine tenue, le 21 avril prochain.
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