ENERGIES - Actu-Environnement.com - 29/04/2009
Au
regard des données 2006, la Commission européenne estime que les
objectifs d’énergies renouvelables fixés pour 2010 ne seront pas tenus.
Elle mise sur la prochaine directive pour accélérer le rythme de
développement et atteindre l’objectif 2020.
À
travers les directives relatives à la promotion de l'électricité
produite à partir de sources d'énergie renouvelables et à l'utilisation
de carburants renouvelables dans les transports, l’Union européenne
s’est fixée plusieurs objectifs à l’horizon 2010 : produire 21% de son
électricité à partir de sources renouvelables et intégrer 5,75%
d’agrocarburants dans les transports. Chaque Etat membre s’est vu
attribuer un objectif personnel dans le respect du principe de partage
de l’effort et a dû mettre en place une législation incitative pour y
répondre. Dans le cas de la France par exemple, il s’agit de la loi du
13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique
énergétique (Loi POPE).
Malgré tout, ces objectifs ne seront vraisemblablement pas atteints.
Selon un rapport de la Commission européenne basé sur les données 2006
des 27 états membres, les progrès sont inégaux et si certains États
membres atteignent déjà leurs objectifs, d’autres en sont encore loin.
L’Allemagne est ainsi le seul pays à avoir déjà atteint ses objectifs
avec, en 2006, 12,6% d’énergie renouvelable dans sa production
d’électricité pour un objectif de 12,5% et 7,4% d’agrocarburants dans
les transports pour un objectif de 5,75%.
La Commission remarque que certains Etats ont fait de gros progrès pour
se rapprocher de leur objectif. C’est le cas par exemple de l’Autriche,
de la Bulgarie, de la Lituanie et de Malte en ce qui concerne les
agrocarburants tandis que le Danemark, la Hongrie et les Pays-Bas se
distinguent en matière d’énergies renouvelables.
En revanche, pour les autres pays, les appréciations attribuées par la
Commission sont neutres voire négatives en particulier pour Chypre et
la Lettonie. À Chypre, la part d’énergies renouvelables dans la
production d’électricité et dans les transports est nulle alors que le
pays doit faire passer ce taux à 6% d’ici un an pour sa production
d’électricité et à 5,75% pour les agrocarburants.
Pour la France, les appréciations ne sont pas plus enthousiastes. En
2006, 14% de l’électricité et 3,6% des carburants provenaient de
sources renouvelables alors que les objectifs du pays sont de
respectivement 21% et 5,75%.
Selon la Commission, ces chiffres confirment une analyse antérieure
selon laquelle il est peu probable que l’UE atteigne les objectifs
fixés pour 2010 dans l’un ou l’autre secteur. La Commission estime que
les énergies renouvelables représenteront au mieux 19 % de
l’électricité produite en 2010 et 4 % dans le secteur des transports à
travers les agrocarburants.
De nouveaux objectifs à l’horizon 2020
La Commission explique cette irrégularité de développement entre les Etats membre par un cadre juridique inadapté :
les
obstacles qui subsistent sont connus : les procédures administratives,
les entraves liées à l’accès au réseau et l’absence de mesures de
soutien de la part des États membres en vue de garantir le
développement de ces sources.
La Commission mise par conséquent sur la prochaine directive EnR pour mettre en place
un cadre législatif renforcé.
Cette directive a approuvée en décembre 2008 par les États membres
et le Parlement européen dans le cadre du paquet énergie-climat et doit
entrer en vigueur en mai prochain. Contrairement aux directives
précédentes qui imposaient un taux de sources renouvelables pour la
production d’électricité et de carburants, cette nouvelle directive EnR
est plus large et vise à faire en sorte que les énergies renouvelables
représentent au moins 20% de la consommation énergétique totale de l’UE
d’ici 2020. Elle fixe pour cela des objectifs pour chaque Etat membre
dont un taux de 23% pour la France.
F.ROUSSEL
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