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L'URBANISTE QUI TENTE L'URBANISME DURABLE

le 15-12-2009 11:58

Le décès de Claude VASCONI

L'architecte et urbaniste Claude Vasconi est décédé mardi des suites d'une longue maladie. Le créateur du Corum de Montpellier, du Palais de Justice de Grenoble ou encore du lycée Galliéni à Toulouse, s'était vu confier récemment, avec d'autres architectes, une mission sur « une nouvelle manière de penser le territoire et de construire la ville ».

Jean-Louis Borloo lui a rendu hommage dans un communiqué, saluant son « immense héritage » et son « engagement en faveur de la ville durable »
 


 
 
le 27-11-2009 09:00

EN HOMMAGE A FRANCOIS ASCHER, GRAND PRIX DE L'URBANISME

François ASCHER nous a quitté. Ce mardi, un hommage posthume lui était rendu puisque le Grand Prix de l'Urbanisme lui a été décerné. Je reproduis ici, avec l'autorisation de son auteur, le texte de l'intervention d'Alain BOURDIN, à qui François ASCHER avait demandé d'intervenir en son nom.


François Ascher m’a demandé de parler en son nom lors de cette cérémonie. Je mesure la gageure, mais je vais cependant m’appliquer à cette tâche.

François Ascher voulait que l’on consacre cette journée au dialogue entre la recherche et l’action dans l’urbanisme. Il l’aurait terminée en affirmant la nécessité sociale, politique, du renforcement de ce lien.

Il portait sur la recherche le même regard que sur l’urbanisme. La fonction le passionnait, mais il répugnait à l’enfermer dans les codes et les règles étroites d’une profession, d’où son hostilité aux systèmes d’évaluation trop formels et au conformisme qui envahit parfois le monde des chercheurs.

Comme fonction sociale, la recherche consiste à produire de manière organisée des connaissances nouvelles qui alimenteront l’action directement ou indirectement.

Cette fonction s’exerce dans un processus qui articule des séquences très différentes. Selon celle que l’on privilégie, on n’adopte pas la même posture et l’on ne mobilise pas les mêmes compétences. Il y a donc plusieurs manières d’être chercheur.

Tour à tour investigateur de terrain, initiateur des recherches des autres, vulgarisateur, médiateur entre la recherche et le monde des urbanistes, François A est plus que tout un théoricien et un intellectuel.

Comme théoricien, il s’inscrit fortement dans la  lignée des théories de la modernité qui ont joué un rôle majeur dans la pensée mondiale au cours des dernières décennies et, à travers des personnalités comme U. Beck, ont contribué à la construction de l’idée de développement durable. Comme intellectuel, il n’a cessé de mobiliser les concepts, les synthèses, les métaphores, les fables qui permettent d’interpeller le monde de l’action, et d’abord celui de la politique.

La recherche selon FA, c’est un risque, une aventure, un jeu sérieux avec la théorie, avec l’action avec le savoir. C’est, dans une perspective qui doit tout aux Lumières, l’aventure joyeuse de la connaissance triomphant des bêtes de l’Apocalypse et de l’obscurantisme.

Lui-même était une figure exemplaire de chercheur en sciences sociales, théoricien de la ville et de l’hyper modernité. Homme d’idées et de débats tourné vers le monde de l’action, il était également un lecteur passionné de la production en sciences sociales.

Ce consommateur addictif de données statistiques, en particulier celles concernant les modes de vie, avait depuis longtemps franchi les frontières de sa discipline d’origine l’économie, pour lire les historiens, les sociologues, les philosophes, les théoriciens des sciences cognitives, tout comme il se passionnait pour le mouvement des sciences en général et pour les innovations technologiques.

Sa pensée s’alimentait des données les plus classiques et les plus établies comme de l’attention aux faits polémiques que porte la vie quotidienne: petite transformation technologique qui peut ouvrir de nouveaux horizons, comportements imprévus qui obligent à reconsidérer les choses sous un autre angle.

Il mobilisait également son expérience personnelle, adoptant une démarche, dont il comprenait les règles et les difficultés et qui s’enracine fortement dans les apports irremplaçables de la tradition germanique des sciences sociales, avec notamment la phénoménologie et la sociologie de Max Weber et Georg Simmel.

Dans cette enceinte, s’exprimant comme théoricien, médiateur, intellectuel il se serait certainement adressé à ses jeunes collègues chercheurs, en leur disant, j’imagine :

On vous demande aujourd’hui de faire la course pour publier des articles dans des revues bénéficiant des labels officiels. Cela sert à améliorer votre notation personnelle, celle de votre laboratoire et éventuellement à faire monter l’université dans le classement de Shanghai. Il n’empêche que l’écrasante majorité de ces articles n’a aucun intérêt, d’ailleurs presque personne ne les lit.

Faites les concessions indispensables, mais sur le fond, refusez une pratique conventionnelle, routinière et un peu autiste de la recherche qui aboutit à la fabrication de petites bulles de chercheurs au sein desquelles on ressasse les mêmes choses en se différenciant sur des détails sans véritable enjeu.

Ne désertez pas ce front essentiel et terriblement abandonné par la recherche urbaine qu’est la théorie. Prenez des risques, explorez des chemins réellement inconnus, soyez éclectiques, c’est beaucoup plus amusant et plus productif.

N’hésitez pas devant l’expertise, pourvu qu’elle alimente votre pensée avant votre portefeuille. Et, puisque vous êtes dans le domaine urbain, passionnez vous pour les villes et pour le travail de ceux qui les font et qui les gèrent.

 

Pourquoi l’urbanisme a-t-il besoin de la recherche ? FA donne sa réponse dans le livre du Grand Prix Organiser la ville hypermoderne. Il y dit :

« Les actions urbaines s’inscrivent généralement dans des durées longues. Or, nos sociétés sont marquées par des incertitudes croissantes. Agir à long terme dans un monde incertain nécessite donc de distinguer d’une part des objectifs majeurs,… qui sont de l’ordre du projet d’ensemble et de la stratégie, d’autre part les objectifs particuliers plus ou moins circonstanciels, qui sont de l’ordre de la réactivité et de la tactique.

Articuler des tactiques et des réactions à une stratégie nécessite une forte réflexivité, c’est à dire de faire un retour en permanence sur l’analyse des résultats des actions précédentes. L’action informe ainsi l’action, sans pour autant verser dans l’empirisme. On peut qualifier ce type d’urbanisme de management stratégique urbain. »

Il ajoute : « La production de la ville mobilise des acteurs variés, aux intérêts et aux modes de fonctionnement différents , voire divergents. Les dispositifs urbanistiques, leurs responsables et leurs  donneurs d’ordre doivent donc accorder une place particulière à l’analyse des jeux des acteurs et à leurs logiques spécifiques… ».

Il affirme  enfin: « Les investissements urbains sont très coûteux et engagent l’avenir à long terme. Il serait utile que l’on y consacre des moyens d’études et de recherche beaucoup plus importants qu’aujourd’hui ». 

Ainsi se dessine le tableau d’une action urbaine qui ne peut produire et gérer la ville qu’en élaborant sans cesse des connaissances sur l’action, ce qui est particulièrement du ressort des sciences sociales, et pour l’action ce qui implique une grande diversité de disciplines.

La crise, qui pourrait demain devenir une crise urbaine, le projet du développement durable qui s’élabore actuellement, tout cela augmentera la complexité de la ville, exigera encore plus de réflexivité ainsi que la capacité à mobiliser toutes les innovations technologiques, gestionnaires, sociales possibles.

On devra sans cesse scruter le monde, les acteurs urbains et leur action et pour cela élaborer de nouveaux dispositifs cognitifs.

La recherche devra affirmer sa présence en tous lieux, non seulement dans ses laboratoires et dans les universités, non seulement par des études ex ante et ex post, mais également au cœur de l’action, de l’élaboration des projets et des décisions urbaines, de la gestion quotidienne et de la maîtrise de l’usage.

Ceci suppose que les chercheurs interviennent dans trois postures différentes : celle de l’observateur impartial  qui leur est familière, celle du conseiller de la maîtrise d’ouvrage (un peu plus qu’un spectateur engagé), et celle du participant à l’élaboration d’un projet, ce qui est beaucoup plus loin de leurs habitudes et de leurs savoir  faire.

Quelle recherche pour ce nouveau contexte ? Écoutons FA : «  La recherche en urbanisme n’est pas unitaire. D’une part, il y a les recherches sur les villes et l’urbanisme,d’autre part des recherches pour l’urbanisme… La frontière entre ces deux types de recherche doit être aussi peu étanche que possible, même si elles s’inscrivent dans des perspectives sensiblement différentes et relèvent de critères d’évaluation distincts.

Ces recherches peuvent être pluridisciplinaires (économie urbaine par exemple) ou pluridisciplinaires et thématiques (sur l’habitat ou le projet urbain par exemple).

Les recherches tant sur l’urbanisme que pour l’urbanisme (sur les outils des projets urbains par exemple) sont aujourd’hui insuffisamment nombreuses et mériteraient d’être développées. »

Ailleurs il précise que dans l’organisation de la recherche urbaine « il faut faire face à une double exigence : l’ancrage disciplinaire des équipes (leur excellence et leur reconnaissance dans leur propre discipline) et la pluridisciplinarité… Pour cela il faut des équipes ayant une certaine consistance, travaillant dans des laboratoires bien identifiés. La pluridisciplinarité ne doit pas affaiblir la qualité scientifique dans une sorte de culture générale. Il faut que l’ancrage disciplinaire serve aussi à féconder des recherches thématiques, notamment en favorisant des transferts théoriques méthodologiques (venant de) recherches qui avancent sur d’autres thèmes que l’urbain. »

Sans doute aurait-il encore insisté sur la dimension réflexive de cette recherche.

Aujourd’hui les exigences de la lutte contre le réchauffement et plus généralement la mobilisation de l’État et des collectivités sur l’objectif de la ville durable conduisent à donner une priorité absolue aux recherches qui se contentent de donner des réponses, de préférence techniques, aux questions fermées qu’on lui pose. Pourtant, la ville durable, c’est-à-dire une nouvelle manière de faire et de gérer la ville, n’est pas encore inventée et ne saurait tenir dans une liste de prescriptions à appliquer.

On a plus que jamais besoin d’une recherche qui élabore de nouvelles questions, justement celles auxquelles l’action devra répondre dans les décennies qui viennent.

C’est la même erreur, tragique car elle diminue notre capacité à gérer l’avenir, qui conduit le CNFPT à interdire le concours d’ingénieur territorial aux diplômés des instituts d’urbanisme.

Il reste que dans la recherche Française les études urbaines sont beaucoup plus faibles que dans d’autres grands pays, qu’hormis de rares exceptions, celles des grandes disciplines qui avaient vocation à le faire n’ont pas beaucoup développé leur secteur urbain. Il reste surtout que la recherche pour l’urbanisme est insuffisamment structurée.

C’est cette structuration  nouvelle que François, beaucoup de nos collègues et moi-même recherchions lorsque nous avons crée le Lab’urba, laboratoire commun à l’IUP et à l’IFU qui existe officiellement depuis Janvier 2009.

 

Mais, dit FA «  la recherche est un « monde » avec ses paradigmes, ses temporalités, son vocabulaire, ses règles. Pour pouvoir utilement le mobiliser il faut des « traducteurs » et des « médiateurs » avec les « mondes de l’action ». Il faut se donner les moyens de transformer les résultats (et les questions) de la recherche en informations et connaissances utilisables par les mondes de l’action. Et réciproquement il faut se donner les moyens de transformer les problèmes de l’action en questions compréhensibles par le monde de la recherche, susceptibles de l’intéresser (intellectuellement et… matériellement).»

Il remarque également que beaucoup de problèmes ne se posent qu’une fois à bien des acteurs. De ce fait, explique-t-il « ils n’ont pas le sentiment qu’un investissement (nécessairement à moyen et long terme) puisse les aider. Il faut donc des dispositifs de médiation et de traduction dans les deux sens. »

J’ajouterai que l’on n’insiste jamais assez sur la spécificité de cette activité de médiation. La bonne volonté n’y suffit pas. Elle nécessite du temps et des outils qui ne sont pas seulement de l’ordre de la communication mais appartiennent à la cognition.

Comment avancer ? FA propose quelques solutions concrètes. Il souhaite d’abord la création d’un grand organisme sur le modèle du DIFU allemand (institut allemand pour l’urbanisme) qui associerait l’état, les collectivités locales (en particulier les communautés urbaines) des professionnels (voire des organisations professionnelles) des universitaires et des chercheurs.

Cet organisme dont la vocation serait la médiation évoquée à l’instant, le développement de l’expertise et la stimulation de la recherche et de l’innovation, serait financé par les cotisations des collectivités locales, le sponsoring des acteurs privés, les subventions de l’état.

Il serait au centre d’un système dans lequel on trouverait également des « organismes sans enjeux immédiats, ni académiques, ni professionnels…capables d’identifier des thèmes émergents à l’agenda de la recherche ». Selon FA, « l’Institut pour la ville en mouvement est un bon exemple de ce type de démarche indépendante des jeux d’acteurs de l’université et de l’aménagement ».

On y trouverait également ce qu’il appelle des Centres Urbanistiques Universitaires. « Je pense dit il,  au modèle des centres hospitaliers universitaires, où des cliniciens de haut niveau travaillent aux cotés de chercheurs ou sont eux mêmes impliqués dans la recherche. Les centres urbanistiques universitaires pourraient traiter des problèmes urbanistiques complexes, un peu comme ce qui s’est passé avec certaines équipes du concours sur le Grand Paris mais en travaillant sur la durée. Certains gros instituts d’urbanisme pourraient devenir des CUU et assurer ainsi simultanément la formation de jeunes urbanistes mais aussi traiter les problèmes trop lourds et trop complexes pour une équipe classique d’urbanistes privés ou publics. »

Il ajoutait que « de manière générale, il faut favoriser la mobilisation des chercheurs comme experts ».

Ce projet, il espérait le réaliser à la Cité Descartes, en associant l’IFU et l’IUP et en liaison avec l’université de Paris Est Marne la Vallée, l’ENPC, l’école d’architecture de la ville et des territoires. Cela impliquait que l’IFU présent sur ce site mais encore rattaché à l’université de Paris 8 Saint Denis devienne une composante de l’université de Paris Est Marne la Vallée. Il s’est battu pour cela et c’est pourquoi c’est avec tristesse et colère que nous avons appris que moins d’un mois après sa mort et juste avant que notre changement d’université soit opéré, le président de l’université de Paris 8 avait décidé d’affecter son poste à un autre secteur universitaire pour l’attribuer à un homme politique.

François Ascher nous laisse une pensée pour l’avenir, il nous lègue un programme de travail. À nous de le réaliser. En association avec quelques  uns de ses proches, je propose à mes collègues de l’IFU, de l’IUP et du pole université de Paris Est, ainsi qu’au Club Ville Aménagement au PUCA et à l’Institut pour la Ville en Mouvement d’organiser au printemps un colloque auquel nous aimerions associer l’ensemble des professions et des acteurs de l’urbanisme ainsi que le pôle scientifique et technique du MEEDDM qui va s’installer à la Cité Descartes.

Ce colloque, dédié à FA, aura pour but d’explorer le programme auquel il nous invite et sa réalisation. Des chercheurs et des acteurs de différents pays européens viendront dire ce qu’ils savent des relations entre recherche expertise et action. Le projet d’un Centre Urbanistique Universitaire y sera étudié.

F.A. aurait souhaité que ce grand prix soit l’occasion du lancement d’une nouvelle alliance entre l’urbanisme et la recherche. J’espère de tout cœur qu’il en sera ainsi.

 

 


 
 
le 24-11-2009 16:33

TRAME BLEUE: un plan national

A l’occasion de la signature du premier contrat d’objectifs de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), la secrétaire d’Etat à l’écologie Chantal Jouanno a annoncé le lancement d’un plan d’action national pour la restauration de la continuité écologique des cours d’eau d’ici 2015.

L ’Etat, ses établissements publics mais aussi les agences de l’eau, devront adopter un plan d’action regroupé autour de 5 piliers:

 

le renforcement de la connaissance,

la définition de priorités d’intervention par bassin,

la révision des 9e programmes des agences de l’eau en vue de financer l’aménagement de 1.200 ouvrages prioritaires d’ici 2012,

la mise en œuvre de la police de l’eau

et enfin l’évaluation des bénéfices environnementaux.

 

Dans ce cadre, une base de données recensant 60.000 seuils et barrages des cours d’eau sera mise en place par l’Onema d’ici la fin de l’année.

 


 
 
le 24-11-2009 16:30

Pas de parité homme-femme en matière de pollution

Pas de parité homme-femme en matière de pollution


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femme à vélo

 

Une étude du Fonds des Nations Unies pour lapollution, l'UNFPA, hommes et femmes ne seraient pas égaux en matière de pollution. En effet, les femmes, plus soucieuses de l'environnement, pollueraient moins que les hommes.

Selon cette étude, les femmes  sont plus concernées par l'environnement en général et le réchauffement climatique en particulier. Elles agissent donc davantage en faveur de la planète, "dans les pays industrialisés, les femmes ont plus souvent tendance à acheter des produits favorables à l'environnement et à recycler les déchets" précise le rapport. Leurs modes de consommation, et plus particulièrement leurs régimes alimentaires les influenceraient également à consommer moins de viande et plus de légumes.

 


 
 
le 24-11-2009 16:27

La première centrale osmotique au monde est inaugurée en Norvège



 
 
Le premier prototype de centrale osmotique au monde a été inauguré en Norvège, a annoncé Statkraft, la société publique norvégienne spécialisée dans les énergies propres. Ce prototype exploite l’énergie libérée par le mélange d’eau douce et d’eau de mer. ''L’énergie osmotique est une source d’énergie renouvelable et sans émissions, sur laquelle Statkraft mène des recherches depuis 10 ans, et qui sera à même d’apporter une contribution mondiale d’ampleur à la production d’énergie dans le respect de l’environnement'', commente la société norvégienne dans un communiqué.
 


 
 
 

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