Copenhague, un rendez-vous crucial pour le climat et l’humanité
Le changement climatique a déjà des conséquences dramatiques. Les
premières victimes sont et seront à l’avenir les populations déjà les
plus vulnérables et les pays les plus pauvres : crises humanitaires,
exodes, atteintes aux droits de l’homme risquent de se multiplier dans
un futur proche. C’est pourquoi une coalition inédite d’organisations
françaises de solidarité internationales, de défense de l’environnement
et des droits de l’homme lance un appel au président français, en vu du
Sommet de Copenhague.
En décembre, le Danemark va accueillir le prochain sommet international
des Nations Unies sur le climat. La communauté internationale doit y
élaborer un accord global qui prendra la suite du protocole de Kyoto.
Copenhague : l’après-Kyoto
Ratifié par 175 pays (à l’exception notable des États-Unis), ce premier
traité international de lutte contre les changements climatiques est
entré en vigueur en 2005. Il prévoit une réduction des quantités de gaz
à effet de serre émises par les pays industrialisés d’au moins 5,2 %
d’ici à 2012, par rapport aux niveaux de 1990. Le traité de Kyoto
arrive à expiration fin 2012. Le nouvel accord international devrait
couvrir la période 2013-2017.
Le compte à rebours est lancé !
Si un accord ambitieux et fort est signé à Copenhague puis ratifié par
tous les États, nous serons dans les délais pour contenir
l’augmentation des températures en deçà de 2°C et éviter l’emballement
climatique… Sinon, il deviendra quasiment impossible de maîtriser les
impacts irréversibles d’un grave bouleversement du climat.
La France et le sommet de Copenhague
La France ne s’exprimera pas en son nom propre au sommet de Copenhague
mais au sein de l’Union Européenne. Parmi les pays industrialisés,
responsables historiques du changement climatique, l’Union Européenne
est l’un des acteurs clés pour aboutir à un accord suffisamment
ambitieux et éviter le chaos climatique. Et la France doit peser de
tout son poids au sein de l’UE pour que celle-ci tire le futur accord
climatique vers le haut.
Quel accord international à Copenhague ?
L’accord de Copenhague ne sera un succès que s’il donne au monde les
moyens de contenir l’augmentation moyenne des températures sous la
barre de 2°C. Au-delà, le dérèglement du climat aura des conséquences
catastrophiques et irrémédiables…
Un tel scénario ne sera possible que si, à Copenhague, les
gouvernements concluent un accord fondé sur trois engagements majeurs :
1/ Les pays industrialisés adoptent des objectifs
contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre
d'ici à 2020 (par rapport aux niveaux de 1990). Ces objectifs devront
être réalisés en grande partie sur leurs territoires nationaux.
2/ Les pays industrialisés débloquent 100 milliards d’euros par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à :
- construire un modèle énergétique durable et sobre en carbone
- s’adapter aux impacts des changements climatiques, mieux gérer les
risques liés aux catastrophes naturelles, répondre aux crises
humanitaires qui seront de plus en plus récurrentes, etc.
- lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts,
responsables de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
3/ Les pays en développement s’engagent à leur tour à limiter la croissance de leurs propres émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020.
Les nations industrialisées disposent des plus importantes ressources
financières et technologiques. Elles doivent donc réduire massivement
leurs émissions, mais aussi aider les pays du Sud à réduire les leurs
et à s'adapter aux impacts. Dans le cadre des négociations de
Copenhague, les nations industrialisées doivent faire le premier pas,
et s’engager à fournir une aide financière et technologique aux pays en
développement.
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